Restauration collective : la ministre maintient l'objectif prévu par la loi Egalim
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a réaffirmé que l'objectif prévu par la loi Egalim de 50% de produits durables et de qualité dont 20% de produits bio en restauration collective "doit rester une priorité d'action". Et ce, malgré les tensions liées à la hausse du prix des denrées et du coût moyen du repas dans les cantines scolaires, supportées par de nombreuses communes. Des améliorations de la plateforme "ma cantine" sont en cours pour faciliter la télédéclaration des cantines en gestion concédée.
À l'occasion de la réunion du Conseil national de la restauration collective (CNRC) qui s'est tenue vendredi 15 novembre 2024, Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, a appelé l'ensemble des acteurs de la restauration collective publique et privée à accroître leur mobilisation pour atteindre rapidement l'objectif de 50% de produits durables et de qualité dont 20% de produits bio, prévu par la loi Egalim. Lors de la réunion du CNRC, l'instance qui regroupe l'ensemble des acteurs concernés par l'alimentation en restauration collective, la ministre a rappelé que l'objectif d'une alimentation durable et de qualité "doit rester une priorité d'action". Pas simple. La dernière enquête de l'Association des maires de France (AMF), en date de juin 2024, montrait que l'atteinte des seuils fixés par la loi Egalim était "plus complexe à mettre en œuvre dans des délais aussi courts et un contexte guère favorable" et que seules 18% des communes respectaient les 50% de produits de qualité et durables et 37% celui du bio (notre article du 19 juin 2024). D'après cette enquête, les difficultés d'approvisionnement en produits de qualité et durables "s'accroissent ces dernières années", notamment du fait du coût des denrées et de la diversité ou quantité dans l'offre de produits durables et bio. Au final, les communes subissent une hausse du coût moyen du repas à 8,49 euros en 2024 contre 7,63 euros en 2020.
Contexte d'inquiétude
À cela s'ajoute un contexte d'inquiétude lié à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur. Annie Genevard a réaffirmé lundi 18 novembre sur France Bleu son opposition au traité de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud. Elle a expliqué que des négociations se déroulaient en ce moment avec des pays de l'Union européenne afin de constituer "une minorité de veto". "On ne transige pas sur la souveraineté et on ne livre pas en pâture à la compétition internationale des filières qui font notre fierté", a-t-elle défendu.
En attendant que ce débat soit tranché d'ici la fin de l'année 2024 devant le Parlement, la ministre préconise de mobiliser tous les secteurs pour la bonne application de la loi Egalim. Elle exprime sa volonté de mettre en place, "en lien avec le ministère de la Santé et de l'Accès aux soins, un groupe de travail du CNRC dédié aux secteurs de la santé et du médico-social", dans un communiqué du 18 novembre.
Affiner le suivi de l'atteinte des objectifs
Dans ce communiqué, le ministère se félicite des bons résultats de la campagne de télédéclaration des achats 2024 sur la plateforme ma cantine. Le nombre de télédéclarations deux fois plus important qu'en 2023 "correspondant à 21% des sites de restauration collective en France". "Cette meilleure représentativité permet également d'affiner le suivi de l'atteinte des objectifs", souligne-t-on. Les taux d'approvisionnement sont de 25,3% en produits durables et de qualité, dont 12,1% de produits bio, d'après cette télédéclaration 2024, réalisée à partir de données d'achats 2023. "Les chiffres en légère baisse s'expliquent par l'augmentation du nombre de nouveaux déclarants", précise le ministère. Dans les restaurants qui ont télédéclaré en 2023 et 2024, une légère progression du taux de produits bio est observée (de 13,4% en 2023 à 14% en 2024), en parallèle d'une stabilité du taux de produits durables et de qualité. Le bilan statistique de cette télédéclaration 2024 est en cours de finalisation et sera disponible dans la rubrique documentation sur la plateforme ma cantine. À noter : le ministère prévoit des évolutions de la plateforme ma cantine pour faciliter la télédéclaration des cantines en gestion concédée, "ce secteur restant sous-représenté, malgré un effort de mobilisation en 2024".