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Entreprises - Relance de l'export : des organisations régionales sur mesure

Malgré une baisse en octobre 2012, le déficit du commerce extérieur français demeure très important, à 66,7 milliards d'euros sur les douze derniers mois. Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, compte s'appuyer sur les régions pour faire progresser le nombre d'entreprises exportatrices.

Malgré une légère amélioration en 2012, par rapport à 2011, les chiffres du commerce extérieur sont toujours dans le rouge en France. Le déficit du commerce extérieur s'établit ainsi à 66,7 milliards d'euros sur les douze derniers mois. En 2011, il était de 73,6 milliards. Le gouvernement se montre décidé à s'attaquer au problème en s'appuyant davantage sur les régions.
A l'occasion d'un déplacement à Dijon le 17 décembre 2012, la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq a fait le point avec des entreprises de la région Bourgogne pour savoir si le dispositif actuel leur convenait. La région Bourgogne a ainsi mis en œuvre en 2011 un plan d'action régional à l'export (Parex) destiné à conforter et à accroître le nombre d'entreprises exportatrices, en rendant accessibles au plus grand nombre les actions que la région met en place à l'international. Nicole Bricq place les régions au premier plan dans ce travail d'accompagnement des entreprises à l'export. Lors de la première édition d'Aquitaine Export à Bordeaux, le 15 novembre 2012, un événement durant lequel la ministre a présenté la nouvelle stratégie en faveur de l'internationalisation des entreprises, elle a souligné le rôle de pilotes des régions dans ce domaine.
Favorables à ce rôle, les régions ont déjà pris des engagements dans ce sens le 12 septembre dans le cadre de l'acte de confiance signé avec l'Etat. Elles s'octroient deux objectifs : faire progresser de 10.000 le nombre de PME et d'entreprises de taille intermédiaire (ETI) exportatrices en trois ans, et adopter chacune, d'ici fin mars 2013, un plan régional d'internationalisation des entreprises, mettant en avant la façon dont elles vont s'organiser avec les acteurs locaux concernés par l'export. Un comité de pilotage installé pour évaluer ces démarches s'est déjà réuni deux fois à ce sujet.

Pas de modèle d'organisation préconçu

"Ce sont les régions qui ont la main là-dessus, explique-t-on au cabinet de la ministre, elles sont pilotes car ce sont elles qui connaissent le mieux le tissu industriel local." Et le gouvernement a décidé de laisser les régions s'organiser en fonction de leurs contraintes et de leurs spécificités. "L'idée est de construire une stratégie nationale et que chaque région la décline comme elle l'entend, par le biais d'une charte régionale, d'une maison de l'export ou autre. Nous n'imposons pas de modèle préconçu", poursuit la même source.
En 2011, le précédent gouvernement avait lui aussi lancé un plan d'action export avec à la clé une charte nationale à l'export, déclinée en chartes régionales. Seize chartes régionales de ce type ont été créées, qui devaient donner lieu à la création de guichets uniques, à travers des maisons de l'export, comme celle qui existe en région Nord-Pas-de-Calais. "Nous n'allons pas annuler les chartes régionales qui existent, cela fait partie des modalités d'organisation qu'elles peuvent utiliser", explique le cabinet de la ministre. Les régions devront s'appuyer dans leur travail sur Ubifrance. Selon la ministre, "là où les présidents de région le souhaitent et accueillent favorablement le rôle d'Ubifrance dans l'accompagnement des sociétés repérées localement, des équipes de l'Agence pourraient être accueillies au sein des services régionaux."

Des plateformes d'accueil communes des entreprises

Autre attente de Nicole Bricq : le travail des régions avec la future Banque publique d'investissement (BPI), qui réservera des crédits pour aider les entreprises à l'export. Ce sera l'une des missions des futures plateformes d'accueil communes des entreprises. Et les modalités de constitution de ces réseaux régionaux d'accueil des PME et des ETI "seront définies avec souplesse, au choix des régions, à l'issue de leurs discussions avec le gouvernement et les dirigeants de la BPI", a indiqué Nicole Bricq, le 15 novembre.
Au-delà du rôle des régions, la ministre a dévoilé le 3 décembre la stratégie nationale qu'elle compte employer pour développer le commerce extérieur. Une stratégie qui va se concentrer sur quatre "grandes familles" de produits et de services ("mieux se nourrir", "mieux se soigner", mieux vivre en ville", "mieux communiquer" *) et 47 pays dont le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine, avec l'objectif de résorber le déficit commercial, hors énergie, d'ici à 2017. Il s'agit de relancer l'export dans les secteurs où la France a un avantage compétitif en matière de qualité de l'offre et de prix.
 

Emilie Zapalski

* le "mieux se nourrir" comprend les produits alimentaires, le savoir-faire pour la traçabilité et la sécurité des aliments, les équipements agricoles ou destinés à l'industrie agroalimentaire ; le "mieux se soigner" comprend les secteurs de la pharmacie, des dispositifs et des équipements médicaux, de la parapharmacie et de la cosmétique et les services de santé ; le "mieux vivre en ville" couvre l'ingénierie urbaine, l'architecture, la construction et l'efficacité énergétique, les matériels et services environnementaux et les transports urbains ; le "mieux communiquer" comprend le numérique et l'électronique.