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Transports - Réforme ferroviaire, affaire des quais, TGV du futur : les présidents de la SNCF et de RFF face aux députés

Lors d'une audition le 4 juin devant la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Guillaume Pepy, président de la SNCF, et Jacques Rapoport, président de Réseau Ferré de France (RFF), ont défendu d'une même voix l'idée que seule la réforme ferroviaire permettra de régler le problème d'incompréhension entre les deux établissements.

C’était une première : le 4 juin, les députés de la commission du développement durable ont auditionné en même temps les présidents de la SNCF et de Réseau Ferré de France (RFF). "Deux entreprises non seulement distinctes, jusque-là séparées, mais aux intérêts en  plus diamétralement opposés, et ce à tous les niveaux tant pour la gestion des travaux que des péages. Des contradictions visibles au quotidien, qui ne seront résolues qu’avec l’émergence d’un groupe intégré, tel que la réforme ferroviaire le prévoit", a défendu le président de RFF. Pris de court par l’affaire des nouvelles rames TER trop larges pour être accueillies à quai, les deux dirigeants ont joué la carte de la solidarité dans la crise, ce qui a eu visiblement le don de rassurer les parlementaires. Nombre d’entre eux estiment de toute façon que cette polémique est un "non-sujet" - l’expression est de François-Michel Lambert, député écologiste des Bouches-du-Rhône. "Quel gâchis !", a renchéri Laurent Furst, député UMP du Bas-Rhin. "Il sera sans conséquence financière sur les régions, ni impact significatif sur la mise en service de ces nouveaux trains", a garanti Guillaume Pepy.
Autre conséquence : cette affaire des quais à raboter a sapé l'optimisme et la bouffée d’oxygène que représente pour les régions l’arrivée progressive de cette nouvelle génération de trains. "Or, l’accessibilité aux trains est un combat de longue date des régions. Et cette commande de 216 rames Regiolis en cours de livraison par Alstom puis les Régio2N de Bombardier, qui arriveront plus tard dans l’année, représente pour elles un immense effort et un investissement de l’ordre de trois milliards d'euros", a souligné Guillaume Pepy.
Répondant à une question d’un député sur la volonté de certaines régions de reprendre en main la commande de matériels – neuf d’entre elles se sont constituées en association afin d'étudier toutes les pistes allant dans ce sens – Guillaume Pepy a répondu "ne pas y voir d’inconvénient". Et annoncé sur un autre volet, l’instauration de davantage de transparence au sein de son entreprise, qu’un travail était en cours avec l'ONG Transparency International en vue de publier les échanges, mails, courriers de l’opérateur avec ses interlocuteurs dont les élus, sous réserve de leur accord et dès lors que ces échanges relèvent de la sphère publique". Côté sécurité, il a ajouté qu’un bilan du plan Vigirail déployé à la suite de l’accident de Brétigny sera dressé au mois de juin avec les parties prenantes du programme. Bilan qui précédera la tenue, le 12 juillet, un an après le drame, d’un hommage aux victimes.
Enfin, au sujet du "TGV du futur" envisagé pour 2018, il a précisé que les discussions s’orientent avec Alstom sur un train capable de transporter plus de monde (650 places) sans pour autant perdre de confort. Le sacro-saint wagon restaurant pourrait dans ce cas disparaître et être remplacé par un autre dispositif de restauration à bord. "Ce serait donc un TGV moins cher au siège". Et ce dans la même logique que la baisse de prix actuellement testée pendant huit mois sur une ligne en Bretagne (-20% du prix d’appel).