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Emploi formation - Réforme de la formation : les régions "exigent" une réunion de travail avec l'Etat

Réunie à Limoges le 10 février, la commission formation et apprentissage de l'Association des régions de France (ARF) a abordé les sujets qui fâchent : réforme de la formation professionnelle, positionnement de Pôle emploi, devenir de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) et suppression de l'allocation de fin de formation (AFF). D'après l'ARF, les "discussions autour de la réforme de la formation professionnelle tendent à exclure systématiquement les régions". Mais elles ne comptent pas se laisser faire. Elles "s'engagent collectivement et solennellement à définir et à proposer à tous les partenaires sociaux dans leurs instances paritaires d'abord, puis dans les CCREFP (comité consultatif régional de l'emploi et de la formation professionnelle) respectifs des propositions de contractualisation", indique ainsi Jean-Paul Denanot, président du conseil régional du Limousin, dans le compte-rendu de la commission. Concernant la réforme de la formation professionnelle, les régions "souhaitent ainsi être associées plus étroitement aux discussions avec l'Etat et les partenaires sociaux préalablement au dépôt d'un projet de loi. Christine Lagarde, ministre de l'Economie, s'était engagée sur ce point le 10 juillet 2008 et Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, s'est pour sa part montré prêt à recevoir les représentants des régions pour une journée de travail. Mais pour le moment, rien ne vient. Les régions "exigent qu'un tel échange puisse effectivement avoir lieu dans les meilleurs délais et permettre de repositionner les régions au coeur des politiques de formation".
Sur le positionnement de Pôle emploi, l'ARF a d'importantes interrogations. Les régions s'inquiètent notamment des missions qui lui sont confiées et des directives qui lui sont données. Elles craignent "une confusion", voire "une concurrence stérile", notamment en matière de formation des demandeurs d'emploi et réclament de définir avec Pôle emploi des "objectifs partagés, des modalités d'intervention, et de contractualiser ces engagements"'. Mais ces discussions peinent à se concrétiser, Pôle emploi étant pour le moment concentré sur la fusion des deux entités et ses conséquences.
A l'occasion de sa commission formation, l'ARF s'est aussi exprimée sur le devenir de l'Afpa, se montrant "très préoccupée par des annonces récentes ou des projets en cours risquant de mettre en péril l'Afpa dans sa dimension nationale autant que territoriale". Les régions déplorent notamment le transfert programmé des services d'orientation de l'Afpa vers Pôle emploi. Un transfert qui "ampute l'Afpa d'une partie de ses services et menace de la déstabiliser durablement". Les régions s'interrogent aussi sur la question du patrimoine de l'association. "Le transfert de la propriété vers l'association Afpa va immanquablement faire supporter à cette dernière des charges qu'elle n'a pas l'assurance de voir compensées par l'Etat", explique ainsi Jean-Paul Denanot. Un coût qui pourrait être au final supporté par les financeurs de la formation, "les régions au premier chef".
Enfin, l'ARF est revenue sur la suppression éventuelle de l'allocation de fin de formation. Les régions exhortent le gouvernement à "réparer promptement une erreur très préjudiciable pour nos concitoyens précarisés et/ou privés d'emploi". Sur ce point, Laurent Wauquiez s'est exprimé le 10 février 2009. Il souhaite entamer dans les dix jours qui viennent des négociations avec les partenaires sociaux pour "ne pas laisser les demandeurs d'emploi sur le bord de la route en fin de formation". Une des nombreuses préoccupations de l'ARF pourrait ainsi être rapidement traitée.

 

Emilie Zapalski