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Emploi - Pôle emploi : les collectivités en attente d'un vrai partenariat

Depuis lundi 5 janvier 2009, ANPE et Assedic ne font plus qu'un, résultat de la fusion programmée l'an dernier. Un site internet et un numéro unique (39.49) communs ont d'ores et déjà été mis en place et progressivement les services doivent fusionner. Le gouvernement prévoit ainsi cent guichets uniques dès janvier 2009, pour atteindre 30% du réseau fin mars et 100% à l'été 2009. Le dispositif du référent unique doit quant à lui être effectif dès le mois de mars. Mais si le programme est ambitieux, concrètement la fusion ne se passe pas sans heurt. Dès lundi, Pôle emploi, le nouvel organisme issu de la fusion, a connu son premier jour de grève, avec 18,9% de grévistes selon la direction. Des grévistes qui dénoncent une mise en oeuvre "à marche forcée" qui pourrait dégrader le service rendu aux demandeurs d'emploi. Une journée nationale d'actions était prévue le 8 janvier 2009, mais les syndicats y ont finalement renoncé.
Sur le terrain, la mise en oeuvre de la fusion ne paraît pas si simple. La répartition des rôles entre Pôle emploi et les régions, pour la compétence formation, n'est pas encore établie. "Nous avons un vrai problème, nous n'avons pas d'interlocuteur à Pôle emploi, explique-t-on à l'Association des régions de France (ARF). Dans certaines régions, il y a des contacts mais les responsables manquent de visibilité." Problème principal : la direction de la nouvelle entité a une priorité, "mettre la boutique en ordre de marche, et c'est loin d'être le cas", assure l'ARF, qui craint elle aussi des répercussions sur le service rendu aux demandeurs d'emploi. En région Limousin, une convention entre les Assedic et la région permettait, jusqu'à fin 2008, d'organiser les différentes interventions et d'éviter les doublons. Mais "cet accord est tombé en même temps que la convention Unedic et la nouvelle convention n'est pas encore signée", déplore un responsable.
De son côté, l'Assemblée des départements de France (ADF) a procédé à un avenant prolongeant de six mois l'accord-cadre national qui la lit avec l'ANPE. Son président, Claudy Lebreton, a tenu à mettre en garde les départements. "J'ai souhaité vous faire part de l'extrême vigilance que j'observerai au nom des conseils généraux durant la période de mise en place du nouvel opérateur", a-t-il ainsi affirmé dans un courrier du 18 décembre 2008 adressé aux présidents des conseils généraux, les appelant à "la plus grande prudence" dans les négociations qu'ils pourraient engager avant la mise en place du revenu de solidarité active (RSA) en juin prochain. En l'absence de nouveaux accords, les questions se multiplient : le nouvel opérateur va-t-il se positionner très différemment par rapport aux conseils régionaux et conseils généraux ? A-t-il la volonté de travailler en partenariat avec les collectivités, et non de les utiliser comme des prestataires de services ? Autant de questions qui pour le moment restent sans réponse.

 

Emilie Zapalski

 

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