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Transports / Environnement - Référendum sur Notre-Dame-des-Landes : Manuel Valls tranche pour la Loire-Atlantique

Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mardi 15 mars que le référendum local sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes aurait lieu au mois de juin et serait limité au seul département de Loire-Atlantique, un choix considéré par les opposants comme plus favorable à l'adoption du projet.
Un mois après l'annonce de la tenue d'un référendum par François Hollande, ce périmètre est conforme au souhait de certains des partisans du projet, parmi lesquels le nouveau ministre des Affaires étrangères et ancien maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault. Mais il suscite les critiques virulentes de certains opposants, y compris au sein du gouvernement puisque Jean-Vincent Placé, le secrétaire d'Etat écologiste à la Réforme et à la Simplification a annoncé qu'il appellera à voter contre.
"On a choisi ce périmètre pour que le oui l'emporte, c'est le seul critère", a réagi auprès de l'AFP le maire (sans étiquette) de Notre-Dame-des-Landes, Jean-Paul Naud, co-président de l'association des élus opposés à l'aéroport, le Cedpa. "Le périmètre idéal aurait dû englober les deux régions des Pays de la Loire et de Bretagne, c'est-à-dire le syndicat mixte aéroportuaire, parce que ce transfert ne concerne pas que Nantes mais l'ensemble du Grand Ouest, si j'en crois les promoteurs du projet." Le syndicat mixte aéroportuaire (SMA) du Grand Ouest réunit 22 collectivités parmi lesquelles les régions Bretagne et Pays de la Loire et les départements de Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine, Morbihan, Mayenne et Maine-et-Loire. "Six présidents de département avaient demandé à être associés à cette consultation (...). Manuel Valls a donc choisi le périmètre de la Loire-Atlantique au mépris des demandes des élus concernés, le déni démocratique est manifeste", s'est insurgé le sénateur écologiste de Loire-Atlantique, Ronan Dantec.
"Les conditions pour la tenue d'un référendum concernant le projet d'aéroport NDDL ne sont pas réunies. Les annonces du Premier ministre ne permettent en aucun cas de garantir une réelle démocratie. Elles conduisent à un vrai risque d'ajouter de la confrontation au lieu de poser le débat sur des bases saines, a considéré dans un communiqué Denez L'Hostis, président de France Nature Environnement (FNE).
"Tant qu'à avoir un référendum, nous considérons qu'il faut être cohérent avec les autres procédures. Le périmètre de l'enquête publique était celui de la Loire-Atlantique" et "plus on s'éloigne du site, plus les avis émis sont éloignés du sujet", a considéré Gérard Lahellec, vice-président chargé des transports et des mobilités de la région Bretagne.
Côté partisans du projet, le président (PS) du conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, bien que peu favorable à un référendum, s'est réjoui du choix du périmètre. "Il n'y avait pas d'autre périmètre plausible pour moi", a-t-il déclaré à l'AFP. "Il ne s'agit pas d'un nouvel aéroport pour l'Ouest, mais du transfert de l'aéroport de Nantes Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, les impacts sont pour les habitants de Loire-Atlantique", a-t-il ajouté. "Chaque électeur inscrit sur les listes électorales va se prononcer. Il faudra que l'on respecte le résultat, que chacun prenne ses responsabilités", a-t-il estimé. "La campagne va pouvoir commencer pour le référendum".
"J'espère simplement que l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne fera pas les frais de l'impopularité historique de l'exécutif", a considéré le président du conseil régional des Pays de la Loire (LR), Bruno Retailleau, partisan aussi de l'évacuation de la "ZAD" (zone d'aménagement différé, rebaptisée "zone à défendre" par les opposants), et qui a toujours clamé que "ce référendum n'était pas nécessaire".