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Habitat / Environnement - Réduction des gaz à effet de serre : le logement fait mieux que l'automobile

Une étude de l'Insee se penche sur trente année de réduction des gaz à effet de serre (GES) liés à l'automobile et au logement. Le bilan est relativement modeste : en trente ans, les émissions des ménages sont passées de 2,9 à 2,5 tonnes d'équivalent CO2 par an et par personne. Cette réduction par tête est d'ailleurs pratiquement annulée par la croissance de la population. Les émissions totales de GES par les ménages sont ainsi passées de 161 millions de tonnes d'équivalent CO2 par an en 1980-1985 à 159 millions de tonnes entre 2005 et 2010. Les résultats sont toutefois meilleurs sur le logement que sur l'automobile. Les émissions imputables au transport individuel ont en effet légèrement progressé sur cette période, essentiellement sous l'effet de l'accroissement du parc automobile. En revanche, le logement affiche de meilleurs résultats.
Ainsi, les émissions de GES liées aux combustibles de chauffage ont nettement diminué, passant de 1,7 tonne d'équivalent CO2 par personne au début des années 1980 à 1,2 tonne à la fin des années 2000. Ce résultat s'explique par de profondes transformations dans les modes de chauffage. Le charbon a été presque totalement abandonné au cours des années 1980. Dans le même temps, la part des émissions dues au fioul a reculé au profit du gaz naturel, moins émetteur de GES. A la fin des années 2000, le gaz naturel est ainsi responsable de 24% des émissions de GES induites par la consommation des ménages en combustibles, contre 14% au début des années 1980. Globalement, les émissions de GES liées au logement sont devenues minoritaires. En trente ans, leur part dans les émissions des ménages est passée de 59% à 47%. Entre 1980 et 2010, leur part a ainsi baissé davantage que le poids du logement en termes de dépenses de combustibles.

Gare à la pluie !

En termes de consommation et de coût, la consommation de combustibles par les ménages au titre du logement (37% du total) est inférieure à celle liée au transport individuel (63%). Cette répartition était de 43% et 57% en 1980-1985. Sur la période 2005-2010, la consommation de combustible pour le logement représente ainsi 324 euros par personne et par an contre 198 euros sur la période 1980-1985. Pour le transport individuel, ces montants sont respectivement de 548 et 261 euros. Sur les 37% de la consommation en combustible des ménages affectée au logement en 2005-2010, 20% vont au gaz naturel, 13% au fioul domestique, 3% au butane et propane, et 2% au bois.
L'étude de l'Insee pointe également deux autres phénomènes. D'une part, elle montre que les conditions météorologiques sont le principal déterminant de court terme des émissions de GES liées au logement. Ainsi, pour des températures inférieures à 18°C, une baisse de1°C en moyenne sur un trimestre entraîne une hausse de 1,8% des émissions de GES. Et un centimètre de pluie supplémentaire entraîne une hausse des émissions de 0,6%. D'autre part, les émissions de GES sont peu liées à la conjoncture économique. Elles se révèlent en effet peu sensibles aux variations dans l'évolution du PIB et pas davantage à la consommation des ménages en biens autres que les combustibles.