Environnement - Qualité des eaux de baignade : 20% des plages françaises pourraient être déclassées
Selon une étude récente de l'association de protection de l'environnement Surfrider Foundation, 20% des plages françaises seraient déclassées si l'on appliquait aujourd'hui les normes de la nouvelle directive européenne sur les eaux de baignade, qui seront obligatoires dans tous les Etats membres en 2015. Le nombre de plages de bonne qualité diminuerait de moitié, passant de 439 à 215. Celles dont les eaux sont classées en "excellente qualité" augmenterait de 5% et celles bénéficiant d'eaux de "qualité suffisante" passeraient de 50 à plus de 170.
"Les déclassements sont dus à la mise en place de normes de qualité plus strictes, indique l'étude. La prise en compte des résultats d'analyses des 4 années précédentes a aussi tendance à tirer vers le bas certaines plages ". C'est dans le Calvados, les Bouches-du-Rhône, la Somme, la Seine-Maritime et le Pas-de-Calais que la proportion de plages déclassées serait la plus importante.
Si des mesures adéquates ne sont pas prises d'ici 8 ans, le nombre de plages interdites à la baignade passerait de 7 à 33. Plus de la moitié de ces plages se trouvent en Bretagne (Finistère et Côtes-d'Armor) et le reste dans le Calvados, la Manche, la Charente-Maritime, la Loire-Atlantique, les Landes, ainsi qu'à la Martinique et en Guadeloupe.
Pour l'Association nationale des élus du littoral (Anel), qui s'efforce d'inciter les collectivités à anticiper la directive européenne, la prise de conscience est réelle. Mais satisfaire aux exigences de ce texte ne suffit pas. "Il faut travailler à l'élaboration de labels de qualité des eaux prévoyant des contrôles quotidiens, établir des profils de plages avec des études de courantologie, des sortes d'audits de la dangerosité car il est avéré que lors des gros orages, 80% des pollutions viennent de la terre, à cause des eaux de ruissellement", indique Christine Lair, déléguée générale de l'Anel. 130 sites de baignade pilotes ont été retenus dans le cadre de cette démarche de certification, menée par l'Anel et l'Association nationale des communes touristiques et des installations classées avec l'appui du ministère de l'Ecologie.
Anne Lenormand