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Pyrénées : une feuille de route "pastoralisme et ours" aux moyens renforcés pour les éleveurs

Le gouvernement a annoncé ce 4 juin l'octroi de 500.000 euros supplémentaires pour la cohabitation des activités de pastoralisme avec la présence des ours dans le massif des Pyrénées.

Pour accompagner la montée des troupeaux en estive dans le massif des Pyrénées, le gouvernement a annoncé ce 4 juin un renforcement des actions en faveur du pastoralisme, de la protection des troupeaux et de la connaissance de la population ursine. Dans un communiqué commun, les ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture disent se féliciter "de l'avancée des consultations menées sous l’égide du préfet de la région Occitanie, coordonnateur de massif, et des travaux de mise à jour de la feuille de route 'pastoralisme et ours' visant la cohabitation des activités de pastoralisme avec la présence d’une population d’ours.

50 ours recensés

Le nombre d'ours dans les Pyrénées atteint désormais les 50 individus, rappellent-ils. "Cette situation témoigne d’une amélioration de l’état de conservation de l’espèce dans les Pyrénées, assurent-ils. Elle nécessite aussi de faire évoluer l’accompagnement des éleveurs pour permettre la meilleure cohabitation possible et mettre en œuvre une évolution des pratiques de protection des troupeaux."
Un "plan ours" de la France pour 2018-2028 prévoyait des lâchers d'ours pour renforcer la population dans les Pyrénées. Deux femelles, Sorita et Claverina, avaient été amenées de Slovénie en 2018. Mais ce plan a été enterré par le gouvernement quelques mois à peine après sa mise en place, après des manifestations d'éleveurs protestant contre la présence des ours, selon eux incompatibles avec l'activité pastorale. En 2019, 1.173 animaux ont été tués par des ours et 36 ruches détruites, selon les chiffres contenus dans une consultation publique lancée récemment pour des mesures d'effarouchement des ours bruns dans les Pyrénées.

Nouvelle composition du groupe "pastoralisme et ours"

À Pau, le 14 janvier dernier, le président de la République s'était engagé à renforcer les mesures permettant d’accompagner les éleveurs face au risque de prédation des troupeaux par l’ours brun. "Ces engagements se sont traduits dès le début de l’année 2020 par un renforcement du dialogue avec l’ensemble des acteurs, à la fois les élus et les associations de protection de l’environnement, qui se matérialisera par une nouvelle composition du groupe 'pastoralisme et ours'", affirment les ministres. "Au niveau départemental ou infra-départemental, détaillent-ils, des groupes de terrain seront mis en place par les préfets de département. Ils associeront les acteurs afin de mettre en œuvre, au plus près du terrain, la politique de l’État en matière de maintien de l’activité pastorale, d’accompagnement de l’élevage confronté à la prédation et de préservation de la population d’ours brun".
La feuille de route "pastoralisme et ours", dans sa version 2020, sera présentée début juillet à l’occasion du groupe "pastoralisme et ours". Selon le communiqué des ministres, elle confirmera l'engagement de l'État "à ne pas procéder à de nouvelles introductions d'ours dans le contexte d'une dynamique favorable de la population ursine" - cette cinquantaine d'ours bruns n'assure toutefois pas la survie de l'espèce -, ainsi qu'une "augmentation des moyens financiers par rapport à 2019 de plus de 500.000 euros supplémentaires".

Protection des troupeaux et renouvellement de mesures graduelles d'effarouchement

Ce demi-million d'euros ira notamment "à la protection des troupeaux, notamment pour l'équipement de cabanes dans les estives, le renfort de bergers d'appui, ainsi que la mise en place de diagnostics pastoraux et d'analyses de vulnérabilité, la mise en place de mesures expérimentales d’effarouchement ou encore la mise en place d’un protocole dédié aux estives sur-prédatées en complément du protocole 'ours à problème'", selon le communiqué.
L’arrêté relatif au renouvellement, à titre expérimental pour l’année 2020, de mesures graduelles d’effarouchement de l’ours brun dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux complétera ces mesures, ajoute-t-il.
Enfin, l'État dit vouloir compléter ce dispositif d’accompagnement et de protection des éleveurs par l’amélioration de la connaissance de la population ursine avec une nouvelle étude sur la dynamique de population.