Défense de l'agropastoralisme : une délégation d'élus de la montagne reçus à l'Élysée
Une délégation d'élus de montagne, parmi lesquels Annie Genevard, députée du Doubs et présidente de l’Anem, ont été reçus le 19 novembre par des conseillers du président de la République et du Premier ministre pour défendre la cause de l'agropastoralisme qu'ils jugent gravement menacé par les grands prédateurs que sont le loup et l'ours.
Après avoir enflammé les débats lors du dernier congrès de l'Association nationale des élus de montagne - Anem (lire notre article), la défense de l'agropastoralisme face aux grands prédateurs - loup et ours - était au programme d'une réunion à l'Élysée ce 19 novembre. Une délégation d'élus de montagne, composée d'Annie Genevard, députée du Doubs, présidente de l'Anem, Pierre-Yves Bonnivard, maire de Saint-Colomban-des-Villards (73), président de l’Union pour la sauvegarde des activités pastorales et rurales (USAPR), Dominique Bodon, maire de Malaucène (84), représentant de l'Association des communes pastorales de la région Paca, Jean-Michel Arnaud, maire de Tallard, président de l’association des maires des Hautes-Alpes, et Alain Sanz, maire de Rébénacq, représentant des maires du Collectif des maires des Pyrénées a été reçue par Paul Delduc, conseiller du président de la République et Julien Turenne, conseiller du Premier ministre.
Les élus ont fait valoir qu'"au vu de son expansion tant numérique que géographique", "le loup ne présente manifestement pas le caractère d’une espèce menacée". Ils ont souligné "les limites atteintes par la politique de l’État en matière de grands prédateurs", "du fait de l’épuisement des éleveurs, de la lourdeur du coût des mesures de protection des troupeaux, de la multiplication des incidents entre chiens de troupeaux et randonneurs et de la menace du retour à l’ensauvagement des prairies d’altitude suite à l’abandon de leur entretien par les éleveurs alpagistes".
Vers un reclassement du loup ?
Selon l'Anem, les représentants du président de la République et du Premier ministre ont admis que le loup n’est pas une espèce menacée d’extinction, contrairement à l’ours, et ont aussi reconnu que la Suisse, et plusieurs États de l’Union européenne, demandaient le reclassement du loup. Les élus ont donc demandé l’ouverture du débat sur le reclassement du prédateur avec les autres États. Tous les participants ont selon eux "[acté] la nécessité d’un renfort des moyens des bergers, notamment en matière de formation, et l’utilité d’une observation étroite de la profession, exposée à d’importantes difficultés économiques et psycho-sociales".
Selon un communiqué de l'Anem, les élus ont demandé qu’"on en tire les conséquences" sur plusieurs points : confirmer aux éleveurs "un droit ordinaire et systématique de tir de légitime défense des troupeaux", apporter à ceux installés sur le territoire des parcs naturels "des réponses satisfaisantes et compatibles avec le statut de ces espaces", reclasser le loup et l’ours en "espèces protégées simples", apporter une "réponse spécifique pour les 'ours à problèmes'", mettre en oeuvre "les moyens nécessaires à la formation des bergers pour le bon emploi des systèmes de protection des troupeaux, et à celle des accompagnateurs en montagne en matière de comportement à adopter par les randonneurs au contact des troupeaux et des chiens de protection" et confirmer "la fin de toute nouvelle réintroduction d’ours dans les Pyrénées".