Aménagement numérique - Publication d'un livre blanc sur le haut débit par satellite dans les zones rurales
"Beaucoup de Français ne sont pas forcément conscients du formidable potentiel du satellite pour se connecter à internet. Afin de combler ces zones blanches en matière de connaissance sur nos solutions technologiques haut débit, je salue l'effort pédagogique de l'auteur Jean-Luc Koch, de Carvea Consulting", a lancé, ce 20 mai, Michel de Rosen, directeur général d'Eutelsat Communication à l'occasion de la sortie d'un livre blanc intitulé : "L'internet par satellite : le haut débit des zones rurales".
L'ouvrage, d'une soixantaine de pages, définit d'abord la notion de haut débit dans le contexte de la fracture numérique. Il dresse ensuite un panorama des technologies haut débit disponibles. Terrestres, hertziennes ou satellites, y sont expliquées, analysées et comparées. "Si la fibre optique est la réponse pour les environnements urbains et périurbains, la solution d'accès à l'internet haut débit par satellite (longtemps considérée comme réservée à la diffusion de bouquets de télévision) représente une alternative compétitive, évolutive et pérenne pour les zones blanches et/ou grises", ont soutenu les experts du satellite.
"Grâce aux investissement de l'opérateur Eutelsat et au savoir-faire de l'industriel Astrium, le satellite KA-SAT va doper l'accès à internet par satellite avec des performances d'ores et déjà comparables aux technologies ADSL, et on peut espérer que conformément aux décisions prises dans le cadre du grand emprunt, ces performances seront encore accrues avec le satellite de très haute performance Megasat dont le lancement pourrait intervenir en 2015", confirme Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président de la commission parlementaire du dividende numérique, dans sa préface. Quant à Michel Janicot, maire de Saint-Laurent-les-Tours et vice-président de la communauté de communes du Pays de Saint-Céré (7.200 habitants dans le Lot), il témoigne, en conclusion du livre blanc, de la rapidité de mise en œuvre et du faible investissement par rapport à un réseau wifi ("dix fois moindre" puisque la communauté de communes subventionne seulement la parabole à hauteur de 300 euros par foyer).
Plus de 25 plans de subvention des offres satellitaires dans les collectivités
Le service grand public Tooway d'Eutelsat, par exemple, propose un accès bidirectionnel de 3,6 Mbps (en réception) et 512 kps (en émission) quelle que soit la zone géographique ("de Châteauroux au milieu des Alpes") dans laquelle se trouve l'utilisateur. Il devrait être en mesure de fournir un débit de 10 Mbps (en réception) et 1 Mbps (en émission) dès le début de l'année 2011 avec la mise en service du satellite de nouvelle génération, KA-SAT, avec l'aide de SFR. S'il n'y a que deux opérateurs satellite disponibles en France, au moins six opérateurs de services revendent localement des offres packagées. C'est le cas notamment de la filiale de France Télécom, NordNet, créée dès 1995 à Hem (Nord). Elle distribue l'opérateur SES Astra basé à Luxembourg et sa solution d'accès internet à haut débit.
Il y aurait actuellement, plus de 25 plans de subvention internet par satellite en cours dans les collectivités : Auvergne, Orne, Pays de Couiza (11), etc. Il faut bien reconnaître au satellite des avantages certains pour les élus locaux : rapidité de déploiement (deux semaines contre plusieurs années pour les projets de fibre optique), faible investissement (quelques centaines d'euros contre des dizaines de millions), disponibilité sur tout le territoire national, soutien au secteur spatial français… Il convient cependant d'en souligner les limites : asymétrie des débits, temps de latence et absence de perspective concernant les très hauts débits.
Luc Derriano / EVS