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Culture - Près d'un tiers des lecteurs empruntent des livres en bibliothèque

Alors que le Salon du livre se tient du 20 au 23 mars à Paris, le Centre national du livre (CNL) publie une étude commandée à l'institut Ipsos sur "Les Français et la lecture". Réalisée auprès d'un échantillon de 1.012 personnes de 15 ans et plus, elle se révèle particulièrement riche d'enseignements. Elle montre notamment que 85% des Français se considèrent comme "lecteurs de livres" ; parmi eux, 21% déclarent lire beaucoup. Des chiffres qui ne cadrent pas vraiment avec les difficultés actuelles de la librairie et de l'édition... L'étude aborde ainsi de nombreux aspects : comment devient-on lecteur ? quelles sont les pratiques de lecture ? où et comment se procure-t-on les livres ? pourquoi lit-on ou ne lit-on plus ?...

Pas de différence dans la fréquentation des bibliothèques selon la CSP ou le revenu

On en retiendra plus particulièrement les réponses sur le rôle des bibliothèques. Si 86% des Français disent acheter au moins un livre par an, ils sont aussi 29% à emprunter souvent ou de temps en temps des livres en bibliothèque, avec une prédominance de femmes et de foyers avec enfants de moins de quinze ans. En revanche, il n'y a pas de différences significatives selon la CSP (catégorie socioprofessionnelle) ou le niveau de revenu du foyer.
Les lecteurs qui n'empruntent pas de livres en bibliothèque invoquent plusieurs raisons pour expliquer leurs réticences. La principale - de très loin - est l'envie de lire des livres qui vous appartiennent (73% de citations). Viennent ensuite le fait que "les livres que vous cherchez ne sont pas toujours en stock" (33%), la durée limitée du prêt jugée trop contraignante (31%), la peur d'oublier de rendre les livres (27%) ou l'absence de bibliothèque près de chez soi (26%). La durée de prêt trop limitée et la crainte d'oublier de rendre les livres sont particulièrement présentes chez les 15-24 ans, de même que la peur de perdre les livres empruntés.
En revanche, les non-emprunteurs ne mettent pas en avant des arguments comme le manque de conseils par les bibliothécaires (10% seulement de citations), l'absence de livres numériques (8%) ou le coût d'inscription trop onéreux (7% de citations en moyenne, mais 18% chez les 15-24 ans). On peut toutefois regretter que l'étude ne propose pas, parmi les items, la question des horaires d'ouverture des bibliothèques, sujet récurrent de discussion entre le ministère de la Culture et les collectivités territoriales (voir nos articles ci-contre du 24 mars et du 9 décembre 2014).

Un fort potentiel de développement pour la lecture

Si l'on en croit les résultats de l'étude, la lecture possède un fort potentiel de développement. Près des deux tiers des Français (64%) affirment en effet qu'ils aimeraient lire plus de livres. C'est le cas de 63% des grands lecteurs, de 73% des moyens lecteurs, de 65% des petits lecteurs, mais aussi de 30% des non-lecteurs.
De même, les Français affirment que, s'ils avaient plus de temps, la lecture d'un livre serait l'une de leurs trois activités privilégiées (13%), avec les sorties entre amis (28%) et les sorties culturelles (15%). La lecture arrive ainsi devant la télévision (5%) - qui est, il est vrai, déjà beaucoup consommée -, le surf sur internet (2%) ou les jeux vidéo (1%).
En termes de cibles, les bibliothèques gagneraient à cibler la tranche d'âge des 25-34 ans. Le taux de lecteurs qui déclarent emprunter souvent ou de temps en temps des livres dans les bibliothèques est en effet de 27% chez les 15-24 ans. Mais il s'effondre à 16% chez les 25-34 ans, avant de remonter à 32% chez les 35-49 ans, puis de se stabiliser (31% chez les 50-64 ans et 33% chez les 65 ans et plus).

 

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