Précarité énergétique : les préconisations du Collectif Alerte pour "faire vite baisser la facture"
Lors de la troisième Journée contre la précarité énergétique le 23 novembre dernier (voir notre article), le Collectif Alerte a publié une analyse et des propositions sur le logement. Ces dernières constituent le premier chapitre du rapport "Pour un contrat social de transition" qui sera remis à la présidente de l’Assemblée nationale le 20 décembre 2023. Le collectif qui rassemble 34 fédérations et associations de lutte contre la pauvreté porte des propositions d’urgence pour "faire vite baisser la facture des plus précaires" : triplement du chèque énergie – demandé également par la fondation Abbé Pierre -, mise en place d’une tarification progressive de l’énergie (afin de "rendre les premiers kWh accessibles à tous"), soutien spécifique attribué aux associations du logement d’insertion s’acquittant des factures d’énergie et prise en compte des "surcoûts réels" liés à l’énergie dans les prix de journée des centres d’hébergement.
D’autres mesures plus structurelles sont "à engager dès maintenant", selon le Collectif qui demande que des "moyens suffisants" soient attribués aux bailleurs pour la rénovation de leur parc et qu’une programmation "ambitieuse de [construction de nouveaux] logements locatifs sociaux énergétiquement performants" soit établie. Cela dans la perspective, en particulier, de l’interdiction de la location des passoires thermiques à partir de 2025. Elles appellent également à "soutenir la rénovation énergétique des structures collectives" telles que les résidences sociales. Enfin, elles recommandent d’"assurer un reste à charge proche de zéro et un pré financement pour les projets engagés par les propriétaires occupants modestes et très modestes". Actuellement, "45% du coût d’une rénovation globale reste à la charge des ménages très modestes après subvention", selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) cité par le Collectif Alerte.
Dans le rapport, des personnes "concernées" par la pauvreté témoignent du frein que constitue l’avance de frais pour les travaux de rénovation et déplorent que les locataires n’aient pas la possibilité d’initier des rénovations. La complexité des aides est également mise en avant, le collectif Alerte se déclarant favorable au "développement de guichets locaux de lutte contre la précarité énergétique, à l’image des guichets Slime". D’autres "bonnes pratiques" sont présentées dans le rapport, dont le fonds de solidarité énergie mis en place par CDC Habitat à destination de "ses locataires les plus fragiles", les accompagnements du réseau Eco habitat et le programme "Territoires zéro exclusion énergétique" porté par l’association Stop à l’Exclusion Énergétique (voir notre article).