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Formation professionnelle - Pour le Centre d'analyse stratégique, la formation est un outil de développement des territoires

"Le renversement démographique va accroître les besoins de recrutement des dix années à venir pour remplacer des départs en retraite croissants : la fin de la 'cueillette' des qualifications est programmée", estime le Centre d'analyse stratégique (CAS) dans un document de travail remis le 4 mars au Conseil d'orientation pour l'emploi (COE). Une contribution qui s'inscrit dans le cadre de la réflexion menée actuellement par le groupe de travail chargé de réformer la formation professionnelle. Pour son auteur, Jean-Louis Dayan, expert auprès du CAS, la sortie du chômage de masse devrait créer des pénuries de main d'œuvre dans certains secteurs. Les difficultés de recrutement pourraient être particulièrement criantes pour les emplois d'ouvriers qualifiés, certains métiers  peu qualifiés et dans les PME "moins armées pour la concurrence à l'embauche". Ce constat nécessite "un recours accru à la formation pour enrichir les compétences présentes, maintenir les seniors ou compléter la qualification des débutants", estime Jean-Louis Dayan. Son travail ne vise pas à "allonger la liste des propositions de réformes" mais pèse le pour et le contre de chacun des sujets débattus : droit individuel à la formation, droit individuel à la qualification, parcours professionnels et gouvernance.
Analysant les différents pistes d'évolution, il reconnaît toutefois la légitimité de l'action régionale. "De pair avec le développement économique et la compétitivité, la formation professionnelle constitue le domaine d'élection des politiques territoriales", constate-t-il. Les qualifications et compétences apparaissent ainsi, avec le tissu d'entreprises et les infrastructures, comme une "source d'attractivité et de développement pour les territoires". La formation professionnelle continue "trouve ici un autre usage majeur au service de la performance économique et de la cohésion sociale", assure Jean-Louis Dayan.
Le document vante également les outils mis en place en région pour coordonner l'action de formation face à la multiplicité d'acteurs : contrats d'objectifs territoriaux, contrats d'objectifs et de moyens, pools paritaires régionaux, conférences des financeurs et plans régionaux de développement  des formations.

Le groupe de travail du COE remettra ses conclusions début avril avant de passer le relais à un second groupe quadripartite formé cette fois des partenaires sociaux (syndicats et patronats), de l'Etat et des régions.

Michel Tendil