Archives

Emploi des jeunes - Pour l'ARF, l'apprentissage "ne se décrète pas"

Pour 72% des patrons de TPE, l'apprentissage est une bonne solution. Mais ils sont aussi 83% à considérer qu'il est difficile de trouver de bons apprentis, selon le 43e baromètre de conjoncture des TPE réalisé par l'Ifop pour Fiducial. Selon l'ARF, les contrats d'objectifs et de moyens, déjà signés par 12 régions, doivent privilégier la qualité sur la quantité.

Plébiscité par les entreprises, l'apprentissage a toujours du mal à décoller. "Les mauvais chiffres de l'apprentissage au premier semestre 2011 confirment que la politique du chiffre n'est pas la solution miracle au chômage des jeunes", commente, dans un communiqué, l'Association des régions de France (ARF), qui pointe une baisse de 8% sur les six premiers mois de l'année. C'est pourtant la voie qu'a choisie le gouvernement pour remédier au chômage des jeunes qui frôle les 22%. De nombreuses mesures ont été prises dans le cadre de la loi Cherpion du 28 juillet 2011 ou encore avec la loi de finances rectificative pour 2011 : carte d'étudiant des métiers, relèvement du quota en entreprise de 3 à 4%, bonus-malus... L'objectif est toujours d'atteindre 800.000 alternants en 2015. Mais pour l'ARF, c'est prendre le problème à l'envers. Les régions estiment que "l'apprentissage ne se décrète pas". "Les recrutements par les entreprises de jeunes apprentis dépendent largement de la conjoncture économique et de leur santé économique. Les mauvaises nouvelles sur ce front laissent envisager des mois difficiles pour l'apprentissage", craignent-elles. Selon l'ARF, l'enjeu principal réside aujourd'hui dans les ruptures de contrat en cours de formation qui atteindraient les 25%.
L'ARF indique que 12 régions ont déjà signé leur contrat d'objectifs et de moyens avec l'Etat. Mais ces contrats "doivent avoir pour objectif principal de renforcer la qualité de l'offre d'apprentissage plutôt que de décliner des objectifs chiffrés irréalistes".
Un constat qui rejoint celui de l'Inspection générale des finances qui dans son volumineux rapport sur les niches fiscales estimait "difficile de fixer en France un objectif ambitieux de développement de l'apprentissage sans réel changement organisationnel".
Cela n'empêche pas les chefs d'entreprise d'être très favorables à l'apprentissage. 72% des patrons de TPE considèrent que c'est un outil adapté, selon les résultats du 43e baromètre de conjoncture des TPE réalisé par l'Ifop pour Fiducial. Il offre des perspectives intéressantes en termes d'évolution de carrière (86%), facilite le recrutement de personnel (84%) et permet de s'adapter rapidement à l'évolution des métiers (79%). Seulement voilà, ils sont aussi 83% à penser qu'il est difficile de trouver un bon apprenti. On en revient au problème de qualité.