Innovation - Pôles de compétitivité : Christine Lagarde annonce une pause pour "préparer l'âge d'or"
A l'occasion du troisième forum des pôles de compétitivité qui s'est tenu le 9 novembre à Sophia Antipolis, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi a dressé un bilan positif. "Les pôles de compétitivité sont un modèle de réussite pour nous tous, un modèle d'énergie, d'intelligence, d'audace", a-t-elle affirmé. Depuis leur lancement en juillet 2005, 71 pôles ont été labellisés, dont sept mondiaux et dix à vocation mondiale. L'ensemble des projets R&D en cours représentent plus de deux milliards d'euros et mobilisent 9.000 chercheurs à temps plein. Christine Lagarde a également souligné la forte implication des PME. Celles-ci représentent plus des trois quarts des entreprises incluses dans les pôles de compétitivité. Elles reçoivent des subventions à hauteur de 45%, contre 30% pour les autres entreprises.
Mais si la ministre a reconnu les points forts de cette première "phase de découverte", elle a annoncé la nécessité de faire une pause dans le processus de labellisation pour "préparer l'âge d'or" des pôles. Objectif : évaluer les dispositifs existants pour les adapter et les améliorer, et estimer les besoins spécifiques de chaque pôle pour déterminer des politiques sur-mesure. Une phase de réflexion et d'évaluation qui permettra aux pôles de "prendre un nouveau souffle" car des obstacles persistent. Les PME ont ainsi des difficultés à trouver des financements et les pôles ont encore du mal à assurer le financement de leur gouvernance, c'est-à-dire à "se doter d'un noyau de permanents entièrement dévolus au bon fonctionnement de la structure".
Pour faire face à ces obstacles, et plus généralement aux difficultés rencontrées par les pôles de compétitivité, la ministre de l'Economie propose quatre voies d'avenir. La première consiste à créer des plateformes technologiques, permettant aux entreprises de bénéficier d'équipements communs. Deuxième voie : le développement du regroupement géographique des entreprises, via la construction de nouveaux bâtiments, rapprochés les uns des autres. Christine Lagarde propose aussi de mieux associer le volet formation au couple entreprise/laboratoire de recherche pour "renouveler les idées". Enfin, elle propose le développement des entreprises, et plus particulièrement des PME, à l'international : "Il faut cesser de penser que seules les plus grandes entreprises ont le droit de sortir de nos frontières, chacun peut et doit se glisser sur la scène mondiale."
Emilie Zapalski