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Dépendance - Plus conscients des enjeux de la dépendance, les Français restent réticents à une assurance obligatoire

Alors que le débat sur la réforme de la prise en charge de la dépendance bat son plein (voir le dossier et nos articles ci-contre), la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) publie opportunément les résultats d'un sondage sur les Français face à la dépendance. Réalisé par l'Institut CSA du 3 au 12 mars 2011, par téléphone, auprès d'un échantillon de 1.002 personnes âgées de 45 à 75 ans, son intérêt réside moins dans son contenu intrinsèque que dans la comparaison avec une étude similaire menée il y a cinq ans, également à l'initiative de la FFSA. Ce rapprochement montre que 49% des Français de cette tranche d'âge se disent aujourd'hui beaucoup ou assez préoccupés par l'éventualité d'une situation de dépendance, contre 42% en 2006. Ce taux monte à 59% chez les 65-75 ans et à 56% chez les femmes.

Une meilleure prise en conscience

La perception du risque dépendance reste toutefois encore assez floue, même si la connaissance du phénomène s'améliore. Ainsi, 42% des répondants déclarent que l'âge auquel apparaît le risque dépendance se situe entre 80 et 89 ans (l'âge moyen réel constaté est de 83 ans), contre 34% il y a cinq ans. Près de 20% situent cependant toujours cet âge avant 69 ans. Autre prise de conscience significative : le coût de la prise en charge de la dépendance, ce qui n'est pas nécessairement pour déplaire aux assureurs. Alors qu'en 2006, les Français le situaient autour de 1.500 euros par mois, ils l'évaluent aujourd'hui aux environs de 2.000 euros.
En termes de priorité, 34% des sondés - dans une question non posée en 2006 - considèrent que le financement de la dépendance des personnes âgées constitue "une priorité nationale urgente" et 50% comme "un sujet important sur lequel beaucoup de retard a déjà été pris". Les Français sont en revanche assez partagés sur la nature de la prise en charge à mettre en place : 51% estiment que l'Etat doit prendre en charge uniquement les personnes qui en ont le plus besoin, contre 43% qui se déclarent en faveur d'une prise en charge de "tout le monde à un niveau minimum". De même - et bien que la restitution de l'étude insiste surtout sur les réponses positives -, 57% des répondants sont hostiles à la mise en place d'une assurance obligatoire par l'Etat (dont 33% de "pas du tout favorables"). Si cette assurance devait être mise en place - ce qui est effectivement l'une des hypothèses de la réforme -, 38% estiment qu'elle devrait être obligatoire pour tout le monde, 34% qu'elle devrait l'être uniquement à partir d'un niveau de revenu minimum et 24% uniquement à partir d'un certain âge. Le taux de personnes déclarant avoir souscrit un contrat d'assurance dépendance n'a d'ailleurs que faiblement progressé entre 2006 et 2011, passant de 19% à 20% de la tranche d'âge 45-75 ans. Ce taux représente néanmoins un peu plus de 4 millions de personnes.
De même, le nombre de personnes non déjà couvertes se déclarant "pas du tout intéressées" par la souscription d'un contrat d'assurance dépendance recule, en cinq ans, de 66% à 61%. Les formules jugées les plus intéressantes en la matière sont celle d'un contrat d'assurance comportant une garantie dépendance couplée à une complémentaire santé (85% de très ou assez intéressés) et celle d'un contrat d'assurance dépendance spécifique, couvrant uniquement le risque de dépendance ou de perte d'autonomie liée à l'âge (78%). Enfin, 35% des sondés estiment qu'une assurance dépendance devrait être souscrite entre 40 et 49 ans, 32% entre 50 et 59 ans et 22% à partir de 60 ans, soit un âge moyen de 51 ans. 

 

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