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Tourisme - Plateformes de réservation de logements : ça peut rapporter gros... aux collectivités

Airbnb, la plus connue des plateformes d'intermédiation et de location de logements, annonce avoir reversé à la ville de Paris 5,5 millions d'euros de taxe de séjour depuis un an, autrement dit depuis la mise en place du dispositif de collecte automatisé auprès des Parisiens qui louent leur logement à des touristes de passage. En pratique, Airbnb récupère la taxe de séjour auprès des hôtes (en l'intégrant à la tarification de sa prestation), puis la reverse à la ville.

700.000 touristes logés entre juin et septembre 2016

L'enjeu budgétaire n'est pas mince. Même si les chiffres avancés sont ceux de Paris - première destination touristique mondiale -, la capitale n'est pas la seule concernée. En juin dernier, Airbnb a ainsi annoncé avoir étendu le mécanisme de perception de la taxe de séjour à une vingtaine d'autres villes touristiques françaises (voir notre article ci-contre du 17 juin 2016). Et, même si elle domine le marché, Airbnb est loin d'être le seule plateforme d'intermédiation locative...
Au-delà de la collecte et du reversement de la taxe, le poids économique d'Airbnb se mesure également à l'impact de son activité. La société indique ainsi que les hôtes Airbnb d'Ile-de-France ont accueilli 700.000 touristes entre le 15 juin et le 15 septembre 2016 pour un séjour d'une durée moyenne de quatre jours. Plus de 500.000 d'entre eux ont séjourné à Paris, tandis que 135.000 logeaient dans les autres départements franciliens. Près de la moitié de ces touristes venaient de pays extra-européens. Sur Paris, les arrondissements les plus recherchés ont été le 11e, le 18e, le 10e et le 15e.
Dans son communiqué, Airbnb estime à 589 millions d'euros le montant de l'activité économique engendrée par ces séjours (hébergement et dépenses courantes). Enfin, on peut rappeler que la société a indiqué, le 1er août, que la France avait franchi la barre des dix millions de touristes accueillis et logés par ce biais.

Une offensive de charme

La société poursuit, par ailleurs, son "offensive de charme" auprès des collectivités. Elle annonce notamment le lancement d'actions d'information, afin que les règles applicables à la location occasionnelle d'un logement (dont notamment la limitation de la durée sur l'année) soient "mieux comprises et respectées". Des mails vont ainsi être adressés, dès le mois d'octobre, aux propriétaires de la capitale louant leur logement par le biais de la plateforme.
Les perdants de cette évolution pourraient bien être les hôteliers. Jusqu'à présent, la ville de Paris, l'Association des maires de France (AMF) et les communes concernées s'étaient clairement rangées à leurs côtés dans la dénonciation d'une concurrence déloyale ou des effets pervers de la location touristique sur l'offre de logements pour les habitants. Mais, si les plateformes d'intermédiation locative deviennent des sources de recettes conséquentes et faciles à percevoir, rien ne dit que les collectivités continueront de voir du même œil les intérêts des hôteliers...