Formation professionnelle - Plan "500.000" : le gouvernement poursuit son tour des régions après sept premières conventions signées
Le tour de France des signatures des conventions régionales de déploiement du plan 500.000 formations supplémentaires s'est poursuivi, cette semaine, avec la signature, le 4 avril 2016, de la convention régionale Bourgogne-Franche-Comté. Il s'agit de la septième convention après celles conclues en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (LR) le 18 mars, Centre Val-de-Loire (PS) le 21 mars, Bretagne (PS) et Nord-Pas-de-Calais Picardie (LR) le 23 mars, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (PS) le 25 mars et La Réunion (LR) le 30 mars. Ce nouvel engagement quadripartite a été signé par Clotilde Valter, secrétaire d'Etat chargée de la Formation professionnelle et de l'Apprentissage, Marie-Guite Dufay, présidente (PS) du conseil régional, la préfète de Bourgogne-Franche-Comté ainsi que les partenaires sociaux membres du Comité paritaire interprofessionnel régional pour l'emploi et la formation professionnelle (Coparef). Cette nouvelle convention porte sur la réalisation de "plus de 32.000 actions de formation en 2016, soit presque 12.000 entrées supplémentaires en formation, pour lesquelles l'Etat apportera près de 36 millions d'euros", a précisé Clotilde Valter. Ces 12.000 places de formation supplémentaires viendront "en complément des 20.681 actuellement existantes pour les personnes à la recherche d'un emploi", précise le conseil régional.
Ces formations visent la qualification, la certification, la professionnalisation, l'adaptation au poste de travail, l'acquisition d'un socle de connaissances et de compétences professionnelles (certificat CléA), l'accompagnement à la validation des acquis de l'expérience (VAE) ou l'appui à la création d'entreprise. Elles sont orientées sur les métiers de demain (transition énergétique, numérique…) et sur les métiers en tension, et répondent aux besoins de chaque territoire. "A travers ce plan, souligne la région, nous entendons relever le défi de la bataille pour l'emploi en coopérant avec le gouvernement et les partenaires sociaux, dans la continuité du travail commun engagé depuis 2008". Afin de "poursuivre dans l'esprit du quadripartisme", les signataires ont confié le suivi et l'évaluation de la mise en œuvre du "plan 500.000" au futur Comité régional de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles (Crefop), qui réunira les représentants de l'Etat, de la région, et des partenaires sociaux (salariés et employeurs) à l'image de l'instance nationale, le Conseil national de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles (Cnefop).
Le plan "500.000" est l'un des deux volets du plan d'urgence pour l'emploi annoncé par le président de la République le 18 janvier dernier. L'autre pan est le dispositif "Embauche PME" qui enregistre "5.000 demandes par jour et 120.000 depuis son lancement", a indiqué Clotilde Valter lors de la signature de la convention "500.000". Ce dispositif permet pour chaque entreprise ou association qui engage, en 2016, un nouveau salarié rémunéré jusqu'à 1.900 euros brut mensuels, de bénéficier durant les deux premières années du contrat, d'une prime trimestrielle de 500 euros, soit 4.000 euros au total.
Valérie Grasset-Morel
"L'Etat fait les poches des régions" (Laurent Wauquiez)
"Je ne mettrai pas un euro" dans le plan "500.000 formations supplémentaires" du gouvernement, a martelé Laurent Wauquiez, président (LR) du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes dans un entretien aux Echos.fr, le 1er avril 2016. Opposé à ce plan depuis son lancement, Laurent Wauquiez estime que l'Etat "veut faire les poches des régions avec [ce] plan pour faire baisser les chiffres du chômage dans six mois". Dans le même entretien, il indique vouloir "redéfinir, en partenariat avec les entreprises [et] les métiers en tension des formations vraiment utiles pour l'emploi [que] nous financerons, sans plafond". Il cite un prochain partenariat "avec l'entreprise O2" [services à domicile]. Laurent Wauquiez précise également qu'il va "mettre en place une politique de préférence régionale pour les marchés publics, qui atteignent 400 millions d'euros sur le territoire". Il souhaite "miser sur le digital" et "faire en sorte de travailler plus avec les entreprises locales".