Energie - Photovoltaïque : le gouvernement dévoile son plan de soutien pour doubler l'objectif annuel
Alors que la barre des 4.000 mégawatts de capacité solaire photovoltaïque installée et raccordée a été atteinte, le gouvernement annonce plusieurs mesures de soutien à une filière qui en a bien besoin. Celles que la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a présentées le 7 janvier lors d'un déplacement en Mayenne visent à atteindre un développement d'au moins 1.000 mégawatts (MW) supplémentaires à compter de 2013 (contre 500 auparavant). Pour atteindre cet objectif, deux mécanismes distincts sont sollicités : d'un côté des tarifs d'achats ajustés au trimestre (pour les petites et moyennes installations), de l'autre des appels d'offres (pour les grandes). Pour les petites (moins de 1.000 m2), notamment celles qui garnissent les toits de résidences, l'objectif double et est porté à 400 MW par an. Les installations incorporées aux toitures de bâtiment seront plus particulièrement soutenues grâce à un tarif légèrement bonifié. Une bonification supplémentaire (jusqu'à 10%) est instaurée pour les petites fermes photovoltaïques qui utilisent des modules fabriqués en Europe. A contrario, les installations non intégrées au bâti seront moins soutenues qu'auparavant et le nouveau mécanisme tarifaire, tel qu'il est instauré, vise à contrecarrer la tendance à la multiplication de projets "utilisant des équipements standards", les moins chers et "vendus à perte sur les marchés européens" mais qui "ne contribuent pas à construire une filière industrielle française".
Pour les installations de taille moyenne, l'objectif reste inchangé - 120 mégawatts par an – et les appels d'offres seront poursuivis en 2013, avec des échéances importantes prévues dès cet été. Dans le même esprit que pour les petites installations, le nouveau cahier des charges comprendra un "critère d'évaluation carbone" afin de favoriser les panneaux fabriqués en Europe. Du changement est surtout apporté aux grandes installations (plus de 2.500 m2 de panneaux), ainsi qu'aux centrales au sol, qui feront l'objet d'un nouvel appel d'offres lancé en ce début d'année. Objectif, 400 MW supplémentaires : la moitié pour des technologies innovantes, l'autre pour des technologies matures. Le fait d'implanter ces futures fermes sur des terrains peu valorisés, par exemple des friches industrielles ou des terrains pollués, sera favorisée. En outre, un second appel d'offres sera lancé au cours de 2013 pour cibler d'autres formes de technologies innovantes.