Archives

Atlas régional de la culture 2017 - Où investit-on le plus dans la culture en France ?

L'édition 2017 de l'Atlas régional de la culture rappelle que les collectivités consacrent 9,3 milliards d'euros à la culture, soit 143 euros par habitant. Trois secteurs d'intervention se détachent : les bibliothèques et médiathèques (1,58 milliard d'euros), l'action culturelle (1,57 milliard), l'expression lyrique et chorégraphique (1,48 milliard). Les habitants des grandes métropoles sont sans surprise les mieux servis, ainsi que ceux de Rouen, Nice ou encore Grenoble.

Le ministère de la Culture publie l'"Atlas régional de la culture 2017". Ce volumineux ouvrage, réalisé par le département des études, de la prospective et des statistiques (Deps) du ministère, est téléchargeable dans sa totalité (107 Mo) ou par régions (5 à 12 Mo). Il présente un ensemble de données - équipements culturels, dépenses de l'Etat et des collectivités territoriales, professions et entreprises culturelles - déclinées à différents échelons territoriaux. Ces données sont présentées sous forme de cartes et de graphiques et peuvent toutes être comparées à l'échelon national.
S'il est bien impossible d'entrer dans le détail de chaque région, on retiendra néanmoins le premier chapitre - à vocation nationale -, qui met en évidence les différences entre régions.

Les collectivités consacrent en moyenne 143 euros par habitant à la culture

L'Atlas rappelle que la dépense culturelle consolidée des collectivités locales de plus de 3.500 habitants s'est élevée, en 2014, à 9,3 milliards d'euros, soit 143 euros par habitant. La très grande majorité (89%) de ces dépenses culturelles sont le fait des collectivités de plus de 10.000 habitants (régions, départements, villes de plus de 10.000 habitants et leurs groupements). En 2015, la dépense publique culturelle se répartit ainsi entre les communes (44%), les groupements de communes (13%), les départements (11%), les régions (6%) et l'Etat (26%).
Dans trois régions métropolitaines - Nouvelle-Aquitaine, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté - la dépense par habitant est comprise entre 90 et 110 euros, tandis que dans deux autres - Ile-de-France et Paca - elle se situe entre 170 et 191 euros, soit près du double.
Si on considère le principal acteur - les communes et leurs groupements -, trois secteurs d'intervention se détachent nettement : les bibliothèques et médiathèques (1,58 milliard d'euros), l'action culturelle (1,57 milliard), l'expression lyrique et chorégraphique (1,48 milliard). Viennent ensuite les musées (701 millions d'euros), les théâtres (522 millions), les cinémas et autres salles de spectacle (487 millions), les services communs (482 millions), l'entretien du patrimoine culturel (389 millions), les arts plastiques et autres activités artistiques (260 millions) et les archives (101 millions).

Les métropoles les mieux équipées ne sont pas toujours celles que l'on croit

En termes de densité des équipements culturels par bassins de vie, une carte montre que les grandes métropoles, qui rassemblent aussi de fortes concentrations de population, sont nettement favorisées. C'est le cas de Paris et du centre de l'Ile-de-France, des métropoles de Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux ou Lille, mais aussi d'agglomérations plus inattendues, comme Rouen, Nice ou Grenoble. A l'inverse, d'autres métropoles avec une forte image culturelle apparaissent nettement moins bien dotées, comme Strasbourg ou Nantes.
La répartition des monuments historiques par communes - fruit de l'histoire - apparaît en revanche plus équilibrée. Ce n'est pas le cas - loin de là - en matière d'emplois culturels, puisque l'Ile-de-France concentre 60% des salariés des entreprises culturelles (contre 25% pour l'ensemble des emplois). Viennent ensuite Auvergne-Rhône-Alpes (8% de l'emploi des entreprises culturelles) et Paca (5%). Cette concentration de l'emploi culturel en Ile-de-France s'explique par la très forte présence du secteur de l'audiovisuel et des médias et de celui des agences de publicité. A l'inverse, les emplois de l'architecture et du patrimoine sont mieux répartis sur le territoire (moins d'un tiers en Ile-de-France). Le principal employeur culturel dans les régions reste toutefois le secteur de la presse.