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Antennes-relais - Ondes, rayonnement et santé : une vingtaine de citoyens parisiens à la recherche d'un consensus

Comme prévu en juin 2008 (lire notre article ci-contre), les élus parisiens, Anne Hidalgo, première adjointe chargée de l'urbanisme et de l'architecture, en tête, ont annoncé le 2 mars la création d'une conférence de citoyens "ondes électromagnétiques, santé et société".
Une vingtaine de citoyens "neutres", volontaires et recrutés par un institut de sondage, recevront une formation de base dès le mois d'avril et auditionneront publiquement les spécialistes de leur choix en juin, avec pour but d'être "en capacité d'émettre une recommandation reflétant un certain consensus" sur cette très controversée question du déploiement des technologies hertziennes. Le comité d'organisation, présidé par Georges Mercadal, ancien vice-président de la commission nationale du Débat Public, est composé de Philippe Aigrain (spécialiste des technologies de l'information), Marie-Angèle Hermitte (juriste), Edith Heurgon (spécialiste de la prospective) et Marcel Goldberg (épidémiologiste). La conférence s'intéressera donc aux conséquences des ondes des antennes de téléphonie mobile sur l'environnement des parisiens mais également à toutes les sources de rayonnement (wifi, wimax, TV personnelle...) susceptibles d'impacter le quotidien des habitants. Les conclusions de cette conférence (attendues pour fin juin) "sont susceptibles d'être utilisées par la municipalité pour mettre à jour la charte téléphonie mobile parisienne (qui date de 2003) mais aussi pour produire des recommandations qui seraient adressées aux entreprises ou aux particuliers", indique la mairie.
La crainte de l'effet nocif des antennes-relais pour la santé est également mise en avant dans l'actualité juridique : l'opérateur de téléphonie mobile SFR a été condamné le 16 février, deux semaines après son concurrent Bouygues Télécom (voir notre article), à démonter une antenne-relais dans le Vaucluse "en raison de sa nuisance esthétique et de l'incertitude de son impact sanitaire", a annoncé, le 3 mars, l'association Robin des Toits. Dans son jugement, le tribunal de grande instance de Carpentras reconnaît qu'il "n'existe manifestement pas de consensus sur cette question sensible et délicate de santé publique". Il estime toutefois au vu du "questionnement tout à fait sérieux portant sur le danger potentiel" que pour les riverains il y a "une crainte légitime d'une atteinte directe à leur santé".
Le tribunal a également souligné l'"impact visuel exceptionnel" de l'antenne qui constitue, selon lui, "un trouble anormal de voisinage".
Parallèlement, on a appris que le "Grenelle des antennes relais", programmé initialement pour le 19 mars, par la secrétaire d'Etat chargée du développement de l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet était reporté à une date ultérieure.

 

Catherine Ficat