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Environnement - Nuisances sonores : un premier indice grand public prévu en 2014

Il s'appelle Harmonica, acronyme de Harmonised noise information for citizens and authorities (Information harmonisée sur le bruit pour les citoyens et les autorités) et devrait voir le jour en 2014. Mené par les observatoires Bruitparif en Ile-de-France et et Acoucité dans l'agglomération lyonnaise et cofinancé par le programme européen Life+, ce projet d'indice du bruit se veut plus parlant que les décibels pour traduire l'intensité des pollutions sonores. Il consiste à définir des indicateurs de bruits extérieurs fondés sur une échelle de nuisance de 1 à 10, avec un code de couleur adapté. "On s'est dit que ce serait bien de faire la même chose que sur l'air, c'est-à-dire créer un indice pour mesurer le bruit, un indice qui soit correct scientifiquement mais en même temps vulgarisé pour le grand public", a expliqué le 3 juillet Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif. Cet indice tiendra compte autant des bruits permanents et de fond que des pics sonores comme les vrombissements de motos ou les passages de trams, nuisances insuffisamment traitées aujourd'hui, selon elle.
Dès ce mois de juillet, le public participera à la mise au point de l'indice par le biais d'enquêtes in situ auprès de riverains en région parisienne et à Lyon et d'une enquête en laboratoire. Les enquêteurs proposeront quatre indices dont deux fondés sur le bruit de fond et la façon dont le bruit varie dans une journée ainsi que les événements perturbants lors des temps calmes affichant plus de 50 décibels. Un autre indice est proposé sur la valorisation des événements calmes, permettant de définir un temps de qualité en termes d'environnement sonore. Dans un deuxième temps, le nouvel indice composite devrait permettre de développer davantage de solutions de lutte contre le bruit, estime la directrice de Bruitparif  car "en France, on a beaucoup axé les travaux sur des solutions de rattrapage avec le rajout de murs anti-bruit, par exemple". Avec la nouvelle plate-forme européenne prévue dans le projet Harmonica, de nouvelles solutions devraient pouvoir être élaborées comme la gestion du trafic en amont avec des limitations de certains véhicules, des dispositions pour les livraisons, ou encore le choix de ballasts et de flottes ferroviaires moins bruyantes. A Paris, une opération de sensibilisation a été lancée récemment sur le boulevard périphérique près de la porte de Vincennes. Un revêtement spécial sur la chaussée atténuant le bruit des véhicules "a permis de gagner 5 décibels sur le niveau sonore auquel sont exposés les riverains", a noté Bruitparif.
Une enquête sur les connaissances du public en matière d'environnement sonore, dans le cadre du projet Harmonica a révélé que les 800 personnes interrogées avaient tendance à surestimer les niveaux des bruits aériens mais que les bruits routiers et ceux des trains l'étaient à leur juste valeur. L'environnement sonore des parcs et des chambres à coucher était, lui, jugé équivalent à un désert.