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Tourisme - Nicolas Sarkozy hospitalier avec les entrepreneurs

En visite dans l'Hérault, mardi, le président de la République a promis de nouvelles facilités au secteur touristique. Il annonce une harmonisation des "conditions de concurrence" dans la zone euro, et des administrations moins "tatillonnes" pour permettre un développement du tourisme jusque dans les espaces protégés.

"Au fond, vous ne demandez qu'une seule chose : laissez-nous travailler… J'ai tendance à plus écouter ceci que celui qui dit : je travaille trop !" Professionnels du tourisme et sympathisants réunis à Agde (Hérault), ce mardi 26 juillet, ont paru savourer les paroles de Nicolas Sarkozy, venu participer à une table ronde sur le tourisme. Après avoir visité le chantier d'un futur centre aquatique, le président de la République a promis des facilités nouvelles aux entrepreneurs qui l'interrogeaient. "Le tourisme, on ne le considère pas assez", s'est justifié Nicolas Sarkozy, rappelant que le secteur représentait en France 6% du PIB, 2 millions d'emplois et 235.000 entreprises.

Maintien de la TVA à 5,5%

Aux côtés du ministre de l'Economie, François Baroin, et du secrétaire d'Etat chargé du tourisme, Frédéric Lefebvre, Nicolas Sarkozy a ainsi promis le maintien de la TVA à 5,5% pour les restaurateurs. Il a aussitôt pris à témoin les élus : "Dans vos villes", sans ce taux minoré instauré en 2009, "bien des affaires auraient disparu !" Par ailleurs, interrogé sur les réglementations sociales et fiscales disparates des pays voisins, le président de la République a dit souhaiter "harmoniser les conditions de concurrence" au sein de la zone euro. Il entend faire "une proposition, fin août", avec la chancelière allemande, Angela Merkel.
De même, alors qu'un PDG se plaignait du nombre d'autorisations à obtenir des diverses administrations pour rénover des "sites magnifiques" et les transformer en lieux de séjour, le président de la République a accepté d'expérimenter en Languedoc-Roussillon un guichet administratif unique. Et, à condition que la profession s'engage en faveur de la qualité de ses prestations, Nicolas Sarkozy a promis de veiller à ce que l'application des normes par les administrations ne soit ni "tatillonne" ni "caricaturale". "Unité ne veut pas dire uniformité", a-t-il conclu, en prenant l'exemple de "la loi Montagne, qui ne peut pas s'appliquer de la même façon" dans les Alpes ou en Corse.

"Versailles, ce ne serait pas gagné !"

Nicolas Sarkozy a dénoncé à cette occasion le "sectarisme de ceux qui considèrent que les espaces protégés sont des espaces où il ne doit rien se passer". Il souhaite, à l'inverse, un "développement du tourisme, y compris en espace protégé". "Imaginez Louis XIV aux prises avec les associations de défense que nous connaissons aujourd'hui : Versailles, ce ne serait pas gagné !" A ce propos, le président de la République a dit croire "aux maires qui prennent des risques, qui s'engagent, qui sont des bâtisseurs".
En revanche, Nicolas Sarkozy s'est montré attaché à un principe : que les personnes handicapées puissent être accueillies dans tous les établissements touristiques. Il a tout au plus annoncé "un peu de souplesse" pour les plus petits établissements contraints de respecter ces normes d'accès. Il a enfin rejeté toute nouvelle augmentation des exonérations de charges, car "il faut désintoxiquer notre pays à la dépense publique". De quoi emporter, une nouvelle fois, l'adhésion du palais des Sports d'Agde.

Olivier Bonnin

Sauver les platanes du canal du Midi
L'Etat va-t-il sauver le canal du Midi, site classé "patrimoine mondial" par l'Unesco, et dont les milliers de platanes alignés sont décimés depuis 1996 par la maladie du chancre coloré ? A cette question d'Agnès Jullian, vice-présidente de la région Languedoc-Roussillon en charge du développement touristique, Nicolas Sarkozy a d'abord répondu par l'ironie : "Parfois on voudrait vraiment que je sois omni-président…" Le président de la République a toutefois affirmé sa foi dans "l'avenir du transport fluvial" ; il a proposé à Agnès Jullian d'être prochainement reçue par Frédéric Lefebvre et la ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet.
D'après l'élue régionale, la replantation des platanes coûterait 200 millions d'euros. Et compte tenu de cet intérêt présidentiel pour le transport fluvial, Agnès Jullian a bon espoir : "Il devrait donc faire classifier de nouveau le canal du Midi dans le réseau magistral" des Voies navigables de France, et lui faire ainsi bénéficier de davantage de moyens. Le canal du Midi est classifié dans le réseau régional depuis 1985.
O.B.