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Education - Nicolas Sarkozy annonce le maintien des classes primaires, en 2012

"Le un sur deux (non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ndlr) s'appliquera, mais nous sanctuariserons l'école primaire pour qu'à la rentrée 2012, le nombre de fermetures de classes n'excède pas le nombre d'ouvertures", a déclaré le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d'un déplacement en Lozère, à La Canourgue, le 21 juin. "Pour la rentrée 2012, nous procéderons hors démographie à aucune fermeture de classe de l'école primaire", a résumé le chef de l'Etat. Le 27 mai, Luc Chatel avait déjà évoqué (dans un entretien au journal La Croix) un "traitement différencié" pour l'enseignement primaire en 2012 indiquant qu'il demanderait au président de la République et au Premier ministre qu'il y ait "autant de classes" dans le primaire en 2012 qu'en 2011, après les 1.500 fermetures prévues. "Nous n'avons plus beaucoup d'enseignants en surnombre dans le premier degré", avait justifié le ministre. "J'ai donc proposé au président qu'on ait, l'année prochaine, un traitement spécifique pour le primaire." Cette déclaration ne signifie pas qu'il n'y aura pas de fermetures de classes primaires en 2012, mais que les fermetures éventuelles seraient entièrement compensées par des ouvertures de classes.
Mais pour la rentrée 2011, le gouvernement ne compte donc pas céder sur la fermeture de 1.500 classes, mesure qui a déclenché de vives protestations de deux associations d'élus, l'Association des maires de France (AMF) et l'Association des maires ruraux de France (lire nos articles ci-contre) qui réclament l'arrêt de ces suppressions de postes dans le primaire.
Les premières réactions aux propos du chef de l'Etat émanent des principaux syndicats d'enseignants et leurs positions sont homogènes. Le SE-Unsa estime que "le pouvoir cherche à leur donner un gage, après le coup de poing sur la table des associations de maires. Mais si l'on ne ferme pas de classes dans le premier degré, ce sont forcément le collège ou le lycée qui trinqueront". Le SNES partage cet avis : "Inévitablement, c'est dans le second degré que les suppressions de postes vont devoir se concentrer." "On le voit bien, le gouvernement recule face à la pression des maires", estime le Sgen-CFDT. "Le président vient de faire un tout petit pas. Il reconnaît le bien-fondé des mobilisations récentes en région, avec les parents, les enseignants et les élus pour défendre l'école et l'avenir de la réussite. Mais ce n'est pas suffisant pour refaire de l'éducation une priorité nationale", résume le SNUipp-FSU .

"Ouvrir le débat sur les rythmes scolaires"

Par ailleurs, le président de la République a également affirmé qu'il voulait "ouvrir le débat sur les rythmes scolaires", lors d'une table ronde organisée ce même jour à La Canourgue sur "la maîtrise des savoirs fondamentaux", en présence du ministre de l'Education nationale, Luc Chatel. Nicolas Sarkozy s'est dit prêt à ouvrir ce débat "s'il y a un consensus, s'il y a une volonté d'expérimenter" de nouveaux rythmes à l'école. Selon lui, les discussions pourraient porter sur "la longueur de la journée" de classe, "le nombre de jours de classe dans l'année" ou encore "la question de l'heure de classe. Une heure ou 45 minutes".
Le rapport sur les rythmes scolaires doit être remis au ministre de l'Education nationale dans la deuxième quinzaine de juin (lire notre article du 30 mai 2011et notre dossier rythmes scolaires).