Biodiversité - Natura 2000, vingt ans déjà !
En France, Natura 2000 recouvre 12.5% du territoire et compte 1.753 sites : 1.369 au titre de cette directive et 384 pour la directive Oiseaux. Un bon score par rapport à nos voisins. En comparaison, l'Espagne et la Finlande par exemple dénombrent autant de sites. En revanche, l'Italie (19% du territoire) et l'Allemagne (15,5% du territoire) en comptent bien plus. Au total, Natura 2000 s'étend sur plus de 26.000 sites, soit 18% du territoire terrestre de l'Union européenne.
Contrairement à bon nombre d'Etats membres, la France a choisi la voie de la contractualisation pour protéger ces sites, plutôt que la réglementation. Pour fêter l'événement, la France renouvelle le concours des Grands prix Natura 2000, dont la remise des prix aura lieu à l'automne prochain.
A l'heure actuelle, la quasi totalité des sites terrestres sont désignés et leurs documents d'objectifs (Docob) ou plans de gestion sont aux trois-quarts opérationnels. On entre donc dans une phase d'animation de ces sites voire, pour les plus en avance d'entre eux, de révision de leurs Docob.
Sur le terrain, le rôle des élus locaux s'est renforcé depuis le vote, en 2005, de la loi relative au développement des territoires ruraux (dite loi DTR), qui leur a confié le pilotage du réseau. A titre d'illustration, dans le Parc national de la Vanoise (Savoie), où le principal site Natura 2000 est celui des Adrets de Tarentaise, cette reprise en main des actions de préservation par les élus locaux s'est bien passée. "Car les élus se sont réellement investis et ont su imprimer une dynamique de concertation. Le dialogue est notamment fort avec les agriculteurs, ce qui est essentiel si on veut déployer des mesures de gestion de type agro-environnemental", glisse un chargé de mission. Au pôle nature de France Nature Environnement (FNE), Maxime Paquin conclut sur un propos moins optimiste : "Au démarrage de Natura 2000, il y a eu une levée de boucliers des élus. Cela s'est estompé mais un bon nombre d'entre eux continuent à cultiver une certaine méfiance vis-à-vis du dispositif".