Déchets - Morlaix teste le premier plan communal de compostage
Pour cette expérimentation de plan communal de compostage, la communauté d'agglomération du Pays de Morlaix a choisi une commune pilote, celle de Plourin-lès-Morlaix (5.000 habitants). Une phase d'étude a précédé le lancement, il y a plus d'un an, des premières enquêtes menées auprès des habitants. Un cabinet de conseil, la société coopérative et participative (Scop) Eisenia, a accompagné la commune pour ces études. "Mettre en place le compostage à l'échelle d'une commune entière était totalement nouveau", souligne-t-on chez Eisenia. Pour cette phase, la petite commune a été divisée en dix-sept secteurs d'études. Un quartier témoin a été choisi, et les habitants concrètement approchés. "À ceux qui ne compostaient pas encore, nous ne leur avons pas demandé s'ils voulaient composter, mais comment ils voulaient le faire", explique Nicolas Ulrich, chargé de mission prévention des déchets à la communauté d'agglomération.
L'organisation a ensuite été présentée lors de réunions de quartiers, suivies par la distribution du matériel : composteurs individuels et trois composteurs collectifs de quartiers. Et pour ceux qui étaient déjà équipés, des outils pour remuer le compost, une formation ou encore un bio-seau sont venues compléter leur panoplie. "Tout le monde est reparti avec quelque chose. Au final, la méthodologie s'avère être la bonne, nous sommes donc en train de la déployer sur les trois autres secteurs de la commune. En revanche, nous devons améliorer le suivi des équipements collectifs", ajoute le chargé de mission.
D'ici à la fin de l'année, toute la ville sera équipée, y compris les deux écoles. Les dix tonnes de biodéchets rejetées chaque année seront compostées ou données aux poules. Un réseau de guides composteurs est aussi en train de se mettre en place. Le plan communal de compostage sera ensuite étendu aux autres communes de l'agglomération. Pour l'instant, la moitié des foyers participent. L'objectif est d'arriver aux trois quarts afin d'éviter le rejet de 150 tonnes d'ordures ménagères résiduelles par an, soit entre 10 et 15% du tonnage collecté. Le budget pour cette expérimentation, soutenue pour moitié par l'Ademe, est de 55.000 euros. "Mais un euro investi dans le compostage, ce sont 10 euros économisés", conclut Nicolas Ulrich.