Petite enfance - Modes de garde : les CCAS ne veulent pas d'un assouplissement des normes
Le 13 février, à l'occasion de son discours consacré à la politique familiale (voir notre article ci-contre), Nicolas Sarkozy, évoquant les contraintes qui pèsent sur les différents modes de garde collectifs, affirmait : "On se focalise sur des points extraordinaires : le nombre de mètres carrés de la pièce, le nombre de fenêtres, le nombre d'enfants, l'aération, le sol." Expliquant qu'"il faut aussi de l'évaluation, des bonnes pratiques", le chef de l'Etat demandait au gouvernement et aux différents acteurs concernés de "faire un peu preuve d'imagination et de souplesse". Il citait notamment en exemple, en matière de modes de garde individuels, le récent passage de trois à quatre du nombre maximal d'enfants susceptibles d'être accueillis par une assistante maternelle. De façon plus large, le chef de l'Etat appelait à une diversification des modes de garde.
Ces propos n'ont pas manqué de faire réagir l'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas), dont les adhérents gèrent environ 20% des places d'accueil collectif du secteur public (le reste étant géré directement par les communes ou par d'autres structures publiques comme les hôpitaux). Dans un communiqué, l'association "réaffirme l'intérêt de soutenir les structures d'accueil collectif de la petite enfance" et regrette que l'intervention du chef de l'Etat "n'ait pas davantage porté sur le développement de l'accueil collectif, pourtant plébiscité par les familles et reconnu pour sa vocation à lutter, dès la petite enfance, contre les inégalités sociales, à l'inverse du développement de la simple 'garderie' préconisée par le rapport Tabarot" (rapport sur les modes de garde et le droit opposable remis au Premier ministre en juillet 2008). Mais l'Unccas s'oppose surtout "fermement à la diminution des règles d'encadrement dans les structures collectives". Elle demande plutôt une harmonisation de l'ensemble des normes d'encadrement, et notamment celles applicables aux établissements relevant de la Jeunesse et des Sports. L'association exprime également de fortes réticences sur le développement des jardins d'éveil. Le rapport Tabarot et celui du Sénat sur "la scolarisation des jeunes enfants", rendu public le 4 novembre dernier, proposent en effet de développer ce type d'accueil pour les enfants entre deux et trois ans, l'école maternelle n'ayant pas - normalement - vocation à les accueillir avant trois ans (voir nos articles ci-contre). L'Unccas rappelle que le taux d'encadrement des jardins d'éveil est seulement d'un adulte pour quinze enfants et que leur création "sera, de surcroît, dorénavant à la charge et à la discrétion des collectivités locales". Pour l'association, ceci confirme les craintes d'un "désengagement financier de l'Etat et des prévisibles transferts de charges vers les collectivités locales". L'Unccas demande donc à être reçue par la secrétaire d'Etat chargée de la famille. Elle compte notamment lui demander des garanties sur l'affectation des excédents de la branche famille au financement du développement des modes de garde collectifs.
Jean-Noël Escudié / PCA
Près des trois quarts des parents pleinement satisfaits des conditions de garde de leur enfant
Selon une nouvelle étude sur "les modes de garde et d'accueil des jeunes enfants en 2007" menée par la Drees pour la Cnaf, 72,4% des parents se disent "pleinement satisfaits" des conditions de garde de leur(s) enfant(s), tandis que 19,4% sont assez satisfaits, 6,4% moyennement satisfaits et 1,9% pas du tout satisfaits. Les trois principaux facteurs mis en avant : l'éveil et la sécurité procurés à leur enfant, ainsi que les horaires (respectivement 73,4%, 63,2% et 69,7% des familles). "Cependant, ces résultats varient selon le mode de garde considéré. En effet, la crèche semble satisfaire davantage les familles quant à l'éveil et la sécurité. La tendance s'inverse quand on parle des horaires", relève la Cnaf qui rendait publique cette étude le 19 février. Il ressort également de cette étude que la crèche, en dehors de la garde par les parents eux-mêmes, est perçue comme le mode de garde le plus bénéfique pour l'enfant (39,6%), suivi par l'assistance maternelle (27,8%). La garde à domicile est essentiellement associée à une souplesse d'horaires : ce mode de garde est considéré comme le plus adapté en la matière par plus d'un quart des parents.