Personnes âgées et handicapées - Mise en place d'un numéro national contre la maltraitance des adultes vulnérables
Valérie Létard, la secrétaire d'Etat chargée de la solidarité, doit présider ce mardi 5 février à la mise en place du numéro unique de signalement consacré à la maltraitance des personnes âgées ou handicapées : le 39.77. Attendu depuis longtemps, le principe de ce numéro avait été acté par le "plan de développement de la bientraitance et de renforcement de la lutte contre la maltraitance", présenté par le précédent gouvernement le 14 mars 2007. Contrairement au domaine de l'enfance - où un numéro unique national (le 119) a été mis en place par la loi du 10 juillet 1989 relative à la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs et à la protection de l'enfance - il n'existait jusqu'alors, en matière de personnes âgées et handicapées, que deux réseaux associatifs à la couverture partielle. Le principal est le réseau Alma (Allo Maltraitance), mais qui ne couvre qu'une cinquantaine de départements. Au total, 36 départements n'étaient jusqu'à présent couverts par aucun système d'alerte formalisé.
Accessible au prix d'un appel local, le 39.77 a pour vocation de lutter de façon plus efficace contre la maltraitance des adultes vulnérables. S'appuyant sur les deux réseaux existants, il doit permettre de porter dès maintenant à 85 le nombre de plates-formes départementales, avec la perspective d'une couverture totale du territoire avant la fin de 2008. Centralisés, les appels seront ensuite répercutés sur les acteurs locaux. Contrairement au 119, le fonctionnement du 39.77 s'appuie très largement sur des bénévoles. Une enveloppe annuelle de 600.000 euros doit permettre de renforcer, de former et d'héberger les équipes de bénévoles. Cette réorganisation permettra aussi d'élargir les plages horaires des appels. Longtemps négligée, la maltraitance des personnes âgées ou handicapées - à domicile ou en établissement (maltraitance institutionnelle) - fait l'objet d'une prise de conscience récente. Il peut bien sûr s'agir de violences physiques, psychiques ou morales, mais aussi de violences matérielles ou financières (environ 25% des cas), de violences médicales ou médicamenteuses, de négligences actives ou passives, ou encore de privation ou de violation des droits de l'homme. En 2006, 13.600 appels ont ainsi été recensés, dont environ la moitié concernait des cas de maltraitance.
Jean-Noël Escudié / PCA