Michel Barnier : "Nous allons simplifier le fonctionnement de l’État"

Alors que le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 doit être présenté ce jeudi 10 octobre à 18 heures en conseil des ministres, Michel Barnier délivre au compte-gouttes quelques informations sur la façon dont il compte atteindre les 40 milliards d'euros d'économies annoncés en termes de dépenses publiques.

Jeudi 3 octobre au soir sur France 2, le Premier ministre déclarait ainsi entre autres : "On va fusionner des services publics. On va sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires quand ils ne sont pas en contact direct avec les citoyens, tous les fonctionnaires qui partent en retraite." Un point qu'il avait déjà mentionné lors de sa déclaration de politique générale (mais il avait alors uniquement pointé "les agences et opérateurs") et qu'il a développé dans son interview publiée dimanche dans La Tribune : "Nous allons regrouper des structures qui exercent des activités proches. Est-ce vraiment nécessaire d’avoir trois dispositifs différents pour accompagner la transition vers les voitures électriques ? Nous avons aussi deux agences pour promouvoir l’économie française à l’étranger, il n’y en aura plus qu’une. Nous pouvons également rapprocher les agences du sport et le ministère des Sports. Nous allons simplifier le fonctionnement de l’État : nous pouvons gagner 1 ou 2 points de PIB en quelques années si nous simplifions nos structures."

Dans cette même interview à La Tribune, Michel Barnier évoque également la nécessité de déconcentrer les "pouvoirs" "à l’échelle des préfets" : "Il faut leur donner une capacité d’expérimentation, de dérogation et de flexibilité. Ce travail est long, il va s’étaler sur deux ou trois ans. Nous allons aussi engager un travail avec les collectivités locales. Partout où il y a des doublons, ils doivent être supprimés."

S'agissant des collectivités locales et de leurs finances, le chef du gouvernement assure ne pas vouloir "les mettre en accusation" : "J’ai moi-même dirigé un département, la Savoie, pendant dix-sept ans. Certes, il y a beaucoup de dépenses d’investissement et de fonctionnement. Mais nous allons signer un contrat de responsabilité avec les mairies, départements et régions. Catherine Vautrin, ministre que j’ai chargée du Partenariat avec les territoires, a engagé cette mission avec détermination."

Quid des fonctionnaires non remplacés ? Il insiste sur le fait qu'il ne s'agira pas de "coup de rabot". Et ne cite que les "administrations centrales" et les "opérateurs", prévoyant de "passer des contrats avec leurs responsables, qui doivent avoir une forte latitude de gestion".

Autre point abordé lors de son intervention sur France 2 : son intention de lancer "pour l'année prochaine" un chantier de "l'allocation sociale unique" Un chantier qui "va prendre un peu de temps". L'objectif : faire en sorte que "cela paie plus de travailler que de ne pas travailler", que "le travail paie plus que l'addition des allocations".  Avec, en parallèle, la nécessité de "débureaucratiser" les allocations et "peut-être parfois en augmenter certaines". Un sujet qu'il a également mentionné dans La Tribune, précisant que cette allocation, évidemment, "fusionnera plusieurs prestations sociales".

Enfin, la question de l'apprentissage est revenue dans ces deux interviews. "On va regarder si certaines aides à l'apprentissage ne peuvent pas être ciblées", a-t-il dit sur France 2. "Faut-il baisser l’aide forfaitairement, limiter le dispositif en fonction du niveau de diplôme ? Cela fait partie des sujets pour lesquels la discussion est possible à l’Assemblée nationale et au Sénat", a-t-il ajouté ce week-end.