Transports - Martin Malvy appelle à "ne pas enterrer" la LGV Bordeaux-Toulouse
Le président du conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Malvy (PS), a appelé le gouvernement, le 7 avril, à "ne pas enterrer" le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse, car cet abandon laisserait la ville rose "à l'écart" et nuirait à son développement. La commission d'enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l'Espagne, a rendu le 30 mars un avis défavorable sur la déclaration d'utilité publique de ces projets, dont le coût est estimé à 8,3 milliards d'euros (lire ci-contre notre article du 31 mars 2015). "Je ne me range pas parmi les sceptiques qui tirent profit des difficultés économiques pour enterrer un peu vite ce projet", a dit Martin Malvy, au cours d'une assemblée plénière du conseil régional à Toulouse. "Sans communications, il n'y a pas de développement, a-t-il insisté. Avec Bordeaux à deux heures de Paris, Montpellier, Nîmes et Béziers à trois heures (de la capitale), on voit la sanction économique et citoyenne qui en découlerait pour notre région si Toulouse restait à l'écart. S'arrêter là (sans poursuivre jusqu'à Toulouse, quatrième ville de France, ndlr) serait incohérent et coupable. Je ne l'accepte pas."
Le trajet Toulouse-Paris en train est actuellement d'environ 5 heures et demie. Avec l'entrée en service de la LGV Tours-Bordeaux, prévue fin juillet 2017, ce trajet ne serait raccourci que d'environ une heure. Pour refuser le prolongement de la LGV jusqu'à Toulouse, "on nous oppose le fait que la ligne Tours-Bordeaux serait déficitaire de 200 millions d'euros", a relevé Martin Malvy. Mais c'est Toulouse-Paris qui doit justement conforter Bordeaux-Paris, a-t-il dit, citant un argument développé selon lui par les différents présidents successifs de la SNCF.
Martin Malvy a fait valoir que le projet avait été classé "prioritaire" sous des gouvernements de droite comme de gauche, "après des études sérieuses et lourdes". Il a souhaité que le gouvernement tienne à présent compte de "l'enjeu économique" de ce grand projet et "non pas de la rentabilité à court terme". Mais l'élu régional écologiste François Simon a ensuite contesté ce plaidoyer. "Dans la situation budgétaire aujourd'hui de notre pays, tout n'est pas possible", a-t-il estimé. Face à une LGV à 8 milliards d'euros, il a recommandé d'étudier le scénario alternatif d'une remise à niveau des liaisons nationales ou régionales existantes.