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Transports - LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax : avis défavorable de la commission d'enquête publique

La commission d'enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse vers le Sud-Est et Bordeaux-Dax, (en direction de l'Espagne), au sud-ouest de Bordeaux, a rendu un avis défavorable sur la déclaration d'utilité publique de ces projets, a annoncé ce 30 mars la préfecture de l'Aquitaine. Le rapport sur cette enquête publique, menée du 14 octobre au 8 décembre, et qui a un caractère consultatif, va être transmis par le préfet au maître d'ouvrage (SNCF-Réseau) en vue de ses observations, puis, incluant celles-ci, au secrétaire d'Etat en charge des Transports. Le gouvernement a un délai de 18 mois après clôture de l'enquête publique, soit jusqu'au 8 juin 2016, pour se prononcer sur la déclaration d'utilité publique, après avis du Conseil d'État, rappelle la préfecture.
L'enquête publique, menée par une commission composée d'une vingtaine de représentants de la société civile (présidée par un ingénieur général des études et de l'armement), portait sur un linéaire de 327 km. Ces projets s'inscrivent dans la continuité de la LGV Tours-Bordeaux, dont la mise en service, prévue fin juillet 2017, doit mettre Paris à 2H05 de Bordeaux. Le coût des nouvelles lignes projetées est estimé par le maître d'ouvrage à 8,3 milliards d'euros, pour 5 à 7 ans de travaux, avec des hypothèses de mise en service en 2024 pour Bordeaux-Toulouse et en 2027 pour Bordeaux-Dax.
Si elles ont le soutien d'acteurs institutionnels, à commencer par la région Aquitaine, et d'élus de premier plan du Sud-Ouest, ces projets ont aussi cristallisé maintes oppositions, dans le Pays basque notamment, où des élus locaux et des associations environnementales ont estimé le coût d'une nouvelle ligne prohibitif et milité pour la rénovation de celles existant déjà. L'un de ces opposants de longue date, le député socialiste de Gironde Gilles Savary, a salué le 30 mars un "avis qui introduit enfin le bon sens et la rationalité économique dans un projet de LGV". Il a demandé à l'Aquitaine "d'exiger de l'État et de SNCF Réseau des scénarios alternatifs" vers les Landes et l'Espagne d'une part, et vers Toulouse d'autre part.