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Malgré une saison estivale correcte, ADN Tourisme s'inquiète pour l'arrière-saison

ADN Tourisme - qui regroupe tous les niveaux d'offices de tourisme - publie un bilan de la saison d'été. Seul un Français sur deux est parti en vacances (contre 71% en 2019), mais presque exclusivement en France. Du coup, si juin a été "décevant", ADN Tourisme observe "une fréquentation supérieure aux attentes sur le cœur de saison". En revanche, "la majorité des répondants s’attendent à une fréquentation inférieure à 2019 pour l’arrière-saison", avec de grosses incertitudes sur les réservations.

ADN Tourisme – qui regroupe désormais les offices de tourisme communaux, départementaux et régionaux – publie son bilan de la saison d'été, vu du côté des collectivités territoriales. Le titre de son communiqué du 28 août en résume la teneur : "Une saison estivale meilleure que prévue, mais de grandes inquiétudes pour le second semestre 2020". Pour l'association, "après un printemps catastrophique et un mois de juin très décevant, la fréquentation touristique du cœur de saison a permis de rassurer les professionnels du tourisme". Mais ces derniers "demeurent très inquiets pour l’arrière-saison, notamment en ce qui concerne la clientèle de groupes et du tourisme d’affaires".

Seuls 53% des Français sont partis en vacances, mais presque tous en France...

Malgré la levée du confinement – et notamment de la limitation des déplacements à 100 km autour du domicile –, le mois de juin s'est effectivement révélé très décevant, avec une baisse de la fréquentation des touristes français de plus de 20% sur certains territoires.

Le reste de la saison d'été s'est déroulé dans un contexte très particulier. En effet, seuls 53% des Français sont partis en vacances en juillet et en août, contre 71% en 2019. Et les clientèles étrangères lointaines ont été quasiment absentes du territoire national. Mais la grande nouveauté 2020 est que 94% des Français partis en vacances ont séjourné en France, "ce qui a permis de compenser ce moindre taux de départ en vacances". De même – et toujours du côté positif – ADN Tourisme fait état d'un retour, dès le début de juillet, de certains marchés européens de proximité (Belges, Néerlandais et Suisses). En revanche, la fréquentation des clientèles italienne et espagnole – très touchées par le Covid-19 – a marqué un "net recul" par rapport à 2019, de même, dans une moindre mesure, que celle des Britanniques (réinstauration d'une quatorzaine à compter du 15 août) et des Allemands.

Conséquence de cette "nationalisation" des vacances : "Pour de nombreux territoires, la fréquentation française, sur le cœur de saison, est supérieure à 2019", avec plus de 10% d’augmentation dans certaines destinations entre le 1er juillet et la mi-août grâce à une reprise très prononcée des nuitées de la clientèle française dès début juillet.

Les gagnants : locations saisonnières et activités de plein air

Les Français ayant choisi les solutions les moins "à risque" face à la pandémie, cette situation a bénéficié avant tout aux locations saisonnières. À l'inverse, ADN Tourisme observe "une tendance plutôt à la baisse pour l’hôtellerie et les campings avec en particulier une tendance observée par plusieurs territoires d’une désaffection pour les emplacements nus, sans doute en raison des sanitaires partagés, offrant moins de sécurité aux yeux des touristes". Pour l'hôtellerie, le jugement mériterait toutefois d'être plus nuancé, comme le montre la récente enquête du cabinet MKG Consulting, qui établit une nette différence entre une activité hôtelière satisfaisante sur le littoral et une saison estivale catastrophique à Paris et en Île-de-France (voir notre article du 28 août 2020).

ADN Tourisme relève aussi la "bonne fréquentation des activités sportives et de loisirs et des activités de plein air en général (vélo, canoë, batellerie, randonnée, découverte de la nature…)", qui s'explique par la distanciation sociale, mais aussi par une météo favorable.

L'association ne méconnaît pas, pour autant, les différences entre territoires : "Alors que la fréquentation à la campagne (30% des séjours de la clientèle française) et à la montagne est annoncée majoritairement en hausse par les territoires, l’espace urbain serait lui en baisse." La situation est plus contrastée sur le littoral : en tête des lieux de séjour pour la clientèle française (37%), il a cependant "souffert, à certains endroits, de l’absence des touristes étrangers, surtout ceux des marchés lointains".

ADN Tourisme relève également des changements dans le comportement des vacanciers : hausse de la fréquentation de proximité (départements ou régions limitrophes), forte progression des réservations de dernière minute (principalement sous l'effet des incertitudes sanitaires et des annonces tardives des pouvoirs publics), choix de destinations en fonction de leur capacité à proposer un environnement sécurisé…

Fortes inquiétudes sur la rentrée

Si le bilan de la saison estivale apparaît ainsi plutôt positif (juin excepté), il n'en va pas de même pour la suite de l'année. Se basant sur les chiffres de différents cabinets spécialisés centrés essentiellement sur l'activité" hôtelière – en attendant les données de l'Insee –, ADN Tourisme estime que "pour la première fois depuis longtemps, ils mettent en évidence un contraste très fort entre les sites touristiques de province d'un côté et, de l'autre, Paris et l'Île-de-France et, dans une moindre mesure, les grandes métropoles. Même les attentats de 2015 à Paris n'avaient pas eu un effet aussi prononcé, et surtout aussi durable, sur la fréquentation touristique".

Les professionnels se montrent particulièrement inquiets "pour la reprise des voyages de groupes et pour le tourisme d’affaires, dont les tendances sont déjà très mauvaises depuis le début de la crise, notamment à cause de l’interdiction des événements de plus de 5.000 personnes, prolongée jusqu’au 30 octobre". S'y ajoutent désormais les recommandations de certains pays (Allemagne, Belgique) qui déconseillent à leurs ressortissants de se rendre dans certains territoires français pour des séjours touristiques (Paris et l'Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur...).

 

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