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Santé - Malgré l'implication des départements, le dépistage du cancer du sein marque le pas

Chargé du suivi épidémiologique et de l'évaluation de l'opération, l'Institut de veille sanitaire (InVS) publie les résultats 2010 de la participation des femmes à la campagne de dépistage organisé du cancer du sein. Coordonnées par l'Etat et l'assurance maladie, ces campagnes associent néanmoins très souvent les départements. La plupart d'entre eux ont en effet décidé de continuer à s'investir dans ce champ, malgré le retour à l'Etat, opéré, en ce domaine, par l'acte II de la décentralisation.
Les chiffres publiés par l'InVS montrent que la participation des femmes concernées a été de 52% l'an dernier (52,3% de taux recalculé), contre 53% en 2009, 52,5% en 2008 et 50,8% en 2007. Même en léger recul, ce taux de participation représente plus de 2,36 millions de femmes de 50 à 74 ans ayant bénéficié d'un dépistage gratuit. Signe tangible du vieillissement de la population : le nombre de femmes ayant bénéficié l'an dernier d'une mammographie a continué d'augmenter, alors que le taux de participation à la campagne diminuait.
Le taux de 52% se situe par ailleurs très en deçà de l'objectif fixé par le référentiel européen arrêté en 2006, qui préconise - pour une pleine efficacité en termes de santé publique - un taux de participation de 70%. On peut toutefois ajouter environ 10% de femmes qui bénéficient de mammographies en dehors de la campagne nationale. C'est le cas notamment dans les grands centres urbains avec une forte densité de gynécologues et de radiologues.

De fortes inégalités entre territoires

Comme lors des vagues précédentes, les résultat présentés par l'InVS mettent en évidence de fortes inégalités entre les territoires. Selon les régions, la participation s'échelonne ainsi de 27% à 70% de la population cible. Pour la période 2009-2010, aucun département n’atteint le seuil de référence de 70% préconisé au niveau européen. Cinq départements s'en approchent néanmoins avec un taux compris entre 65 et 70% : Haute-Vienne, Cher, Lot-et-Garonne, Landes, Maine-et-Loire. Vingt-deux autres départements affichent des taux de participation compris entre 60 et 65% sur deux ans. A l'opposé, le département de Paris connaît le plus faible taux de participation au dépistage organisé, avec 27,1%. De façon générale, les taux les plus élevés s'observent en Bretagne, Pays-de-la-Loire et Limousin. A l'inverse, Midi-Pyrénées, Paca, Corse et Ile-de-France affichent les taux de participation les plus faibles.
Face à ces résultats, l'InVS estime "particulièrement important de convaincre les femmes de profiter de la qualité offerte par ce dépistage accessible gratuitement, en particulier celles qui ne font jamais de mammographie, mais également celles qui les font en dehors du programme (au moins 10% de la population cible, ce qui permet d’approcher un taux moyen de couverture de 65%)". Il rappelle, par ailleurs, que le plan Cancer 2009-2013 "a fait de l’augmentation de 15% de la participation au dépistage organisé, une de ses ambitions phares". Cette augmentation devra même atteindre 50% dans les départements où ce taux est le plus faible, grâce à des mesures ciblées.