Accès aux soins - Malgré l'acte II de la décentralisation, le Nord maintient son engagement dans la santé
Si la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et aux responsabilités locales a transféré de nouvelles compétences aux collectivités territoriales, elle a aussi initié un mouvement inverse dans certains domaines. C'est notamment le cas de la santé publique. L'acte II de la décentralisation s'est en effet traduit par un retour à l'Etat des compétences exercées jusqu'alors par les départements en matière de lutte contre la tuberculose, les maladies sexuellement transmissibles (MST) et le VIH, ou en matière de dépistage du cancer. La loi du 13 août donne toutefois aux départements la possibilité de continuer à exercer certaines de ces compétences en passant une convention avec l'Etat. Ce mouvement de "recentralisation" des compétences de santé publique a complété celui engagé en matière d'accès aux soins avec la mise en place de la couverture maladie universelle (CMU), qui s'est substituée à l'aide médicale départementale. En adoptant son plan "Solidarité santé" 2006-2011, le conseil général du Nord a pourtant choisi d'afficher un engagement fort en matière de prévention santé et d'accès aux soins, à l'encontre de la voie choisie par la plupart des départements. Ce document - qui prolonge le plan 1999-2005 - entend répondre aux besoins spécifiques de la population nordiste. Le plan comporte trois volets consacrés respectivement à l'amélioration de l'accès aux soins (avec par exemple des bilans de santé gratuits pour les personnes en parcours d'insertion), au renforcement de la prévention des MST, de l'éducation sexuelle et de la prévention des grossesses non désirées et, enfin, à la prévention et à la lutte contre les conduites addictives. Cet engagement en faveur de la santé dépasse le cadre du département pour s'étendre à l'ensemble de la région Nord-Pas-de-Calais. Le Nord a en effet signé avec la région et le département du Pas-de-Calais une charte commune pour la prévention et l'amélioration de la santé de la population.
Jean-Noël Escudié / PCA