Santé publique - Dépistage du cancer du sein : du mieux, mais l'objectif n'est toujours pas atteint

En rendant à l'Etat la responsabilité du dépistage du cancer du sein - confiée aux départements vingt ans plus tôt -, la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales a permis de généraliser à tout le territoire français le dépistage organisé du cancer du sein. A l'époque, 81 départements avaient déjà choisi de s'engager dans le dépistage, aux côtés de l'assurance maladie. Nombre d'entre eux ont décidé de poursuivre leur intervention en ce domaine, par le biais de la convention avec l'Etat prévue par la loi de 2004. Le bilan de la participation au dépistage réalisé par l'Institut de veille sanitaire (InVS) fait apparaître des résultats en demi-teinte. Côté positif, les taux de participation sont en progression régulière. En 2006, le taux de participation France entière est de 49,3%, soit plus de 2 millions de femmes de 50 à 74 ans dépistées au cours de l'année. Ce taux était de 33% en 2003, de 40% en 2004 - dernière année de compétence des départements en la matière - et de 45% en 2005. Tous les départements ont connu, en 2006, une progression de leur taux de participation. Il existe toutefois d'importants écarts géographiques : 21 départements et 3 régions (Limousin, Bretagne et Pays-de-la-Loire) - prises dans leur ensemble - affichent une participation de plus de 60%. Mais 3 départements présentent des taux inférieurs à 30% et certaines régions sont encore à la traîne, comme la Corse (39,8%), la Lorraine (38,3%) ou l'Ile-de-France (37,5%, mais avec une part importante de dépistages hors campagne organisée).
Ces bons résultats apparents doivent toutefois être nuancés. Alors que les premiers départements pilotes se sont lancés, à titre expérimental, dans le dépistage du cancer du sein en 1979, aucune région, ni aucun département n'a encore atteint, en 2006, le taux de participation supérieur ou égal à 70% fixé à la fois par l'OMS et par le référentiel européen pour garantir l'efficacité sanitaire d'une campagne de dépistage de masse. Ce taux de 70% est toutefois approché si l'on ajoute aux résultats de la campagne le dépistage individuel et le suivi pour pathologie bénigne ou maligne, tels qu'ils sont estimés par le Baromètre cancer 2005 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes). Conclusion de l'InVS : "Il faut donc maintenir les efforts et rappeler que le programme offre tous les deux ans une mammographie ayant les mêmes modalités que celles du dépistage individuel, avec en plus une deuxième lecture de toutes les mammographies négatives à la première lecture".

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

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