Tourisme - Malgré les attentats, Jean-Marc Ayrault maintient l'objectif de 100 millions de touristes étrangers
A l'occasion de la Semaine des ambassadeurs (voir notre article du 2 septembre 2016), qui réunit chaque année au Quai d'Orsay tous les ambassadeurs en poste à l'étranger, Jean-Marc Ayrault est revenu sur la situation du tourisme, dont il a également la responsabilité.
Dans son discours de clôture, le 2 septembre, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international a confirmé que "s'il existe un secteur de notre économie qui a souffert des attentats, nous le savons tous, c'est d'abord le tourisme" (voir notre article du 29 août 2016).
"Le résultat d'une conjoncture de facteurs"
Il a également reconnu - il semble aujourd'hui difficile de faire autrement - qu'"après 2015, où le cap des 85 millions de touristes a été franchi, 2016 sera sans doute marquée par une baisse de la fréquentation internationale". Un recul que Jean-Marc Ayrault refuse d'imputer aux seuls attentats, car il y voit "le résultat d'une conjoncture de facteurs, y compris la dégradation du contexte économique de plusieurs pays d'origine". En revanche - et contrairement à la plupart des professionnels du secteur -, le ministre ne cite pas, parmi les causes possibles, la dégradation de l'image de la destination France après la multiplication des manifestations et conflits sociaux - notamment autour de la loi Travail -, dont les images ont été abondamment reprises sur les réseaux sociaux.
Pour autant, il n'est pas question, pour Jean-Marc Ayrault, de renoncer à l'objectif des 100 millions de touristes internationaux par an à l'horizon 2020. Le chiffre avait été lancé, il y a deux ans, par son prédécesseur, Laurent Fabius (voir nos articles ci-contre du 19 juin 2014).
Pour justifier son optimisme, Jean-Marc Ayrault évoque plusieurs causes : "D'abord parce que notre pays fait preuve d'une résilience exemplaire, les résultats dans les régions étant globalement stables en dépit de l'attentat de Nice. Ensuite, parce que les clientèles françaises et européennes se sont souvent maintenues, que certains marchés lointains ont progressé et que certaines activités ont remporté un grand succès."
Nouvelle réunion du comité d'urgence "dans les prochains jours"
Pour ce qui concerne le cas de Paris et de l'Ile-de-France, où l'activité touristique est particulièrement touchée, le ministre des Affaires étrangères a également rappelé diverses mesures récentes, comme la mise en place d'un comité d'urgence économique pour le tourisme - annoncée le 29 juin dernier devant l'assemblée générale d'Atout France (voir notre article ci-contre du 1er juillet 2016) et que le ministre doit réunir à nouveau "dans les prochains jours" - ou le lancement, avec la ville de Paris et la région Ile-de-France, d'une campagne de promotion de la destination (voir notre article ci-contre du 7 juin 2016). Celle-ci vient d'ailleurs d'être étendue à d'autres régions et dotée de moyens supplémentaires. Sans oublier la tenue de la deuxième conférence annuelle du tourisme, que Jean-Marc Ayrault devrait présider cet automne.
Semaine des ambassadeurs oblige, le ministre des Affaires étrangères a également appelé à la mobilisation du corps diplomatique : "Grâce à vos réseaux, vous avez la capacité - en lien avec Atout France - d'éviter que ne se propage à l'étranger une image déformée de la réalité de notre pays. Je compte sur notre dynamisme et votre enthousiasme." Reste à savoir si l'enthousiasme suffira à enrayer la tendance délétère à l'œuvre depuis plusieurs mois et dont ne manquent pas de profiter certains concurrents, à l'image de Londres, sur le point de dépasser Paris comme première destination mondiale. Avec un petit coup de pouce du Brexit qui a fait reculer la livre.