Culture - Malgré des progrès, les personnes handicapées jugent toujours difficile l'accès à la culture
Selon une étude BVA réalisée pour Malakoff-Médéric, les personnes en situation de handicap qui réalisent peu ou pas du tout de sorties culturelles dans l'année sont d'abord freinées par les prix (44% des personnes interrogées), puis par l'affluence (27%) et, seulement après, par le manque d'accessibilité (18%).
Le groupe de protection sociale complémentaire Malakoff-Médéric publie les résultats d'une étude, réalisée par l'Institut BVA, sur l'accès à la culture des personnes handicapées. L'étude a été menée en avril 2017 auprès d'un échantillon de 1.261 personnes, dont 933 en situation de handicap et 328 accompagnants ou tuteurs. Ses résultats montrent que les difficultés d'accès des personnes handicapées à la culture sont loin d'avoir disparu, même si les intéressés reconnaissent les efforts accomplis depuis quelques années.
70% des handicapés souhaiteraient pratiquer davantage d'activités culturelles
Ainsi, près des deux tiers (61%) des personnes en situation de handicap considèrent que l'accès à la culture reste toujours difficile. Ce sentiment est exprimé principalement par les personnes souffrant d'un handicap moteur (pour 67% d'entre elles) et celles atteintes de handicaps mentaux et psychiques (pour 64%). Près de 70% des personnes handicapées disent pourtant souhaiter pratiquer davantage de sorties culturelles. Pour autant, 57% des personnes interrogées sont conscientes des efforts accomplis dans le prolongement de la loi Handicap de 2005 et reconnaissent que la situation s'est améliorée ces dernières années.
Les principaux freins identifiés par les personnes en situation de handicap qui réalisent peu ou pas du tout de sorties culturelles dans l'année sont le prix (44% des personnes interrogées), l'affluence (27%) et - au troisième rang seulement - le manque d'accessibilité (18%). Ce constat est partagé par les accompagnants des personnes handicapées.
Les lieux culturels jugés les plus accessibles sont le cinéma (pour 65% des personnes interrogées) et les musées et expositions (pour 57%). En revanche, seules 41% des personnes interrogées considèrent le théâtre et l'opéra accessibles, de même que 35% d'entre elles jugent les festivals de musique et les concerts facilement accessibles. Un classement qui a manifestement davantage à voir avec la question du prix qu'avec celle de l'accessibilité matérielle des lieux.
Une "expérience solidaire" avec certains festivals
A l'occasion de la présentation des résultats de cette étude, Hugues du Jeu, directeur général délégué de Malakoff-Médéric, a expliqué que "tout comme l'accès à l'emploi, nous avons la conviction que la culture, vecteur de lien social, est un élément clé dans l'intégration des personnes en situation de handicap. Malakoff-Médéric associe son expertise à celle des organisateurs de festivals pour abolir les obstacles liés au handicap et décloisonner les publics. Notre objectif, au-delà de la mise en place de ces dispositifs, est de faire connaître leur existence auprès des publics concernés et de partager les bonnes pratiques".
Le groupe s'est en effet engagé dans une "expérience solidaire" avec quatre grands festivals : Solidays, les Eurockéennes de Belfort, Terres du Son et Rock-en-Seine. Ces partenariats ont notamment permis d'accueillir, en 2016, 900 personnes handicapées aux Eurockéennes de Belfort (soit une hausse de 30% par rapport à 2015) et 180 personnes à Rock-en-Seine, soit trois fois plus que lors de l'édition précédente.