Lyon-Turin : Laurent Wauquiez promet "13 millions d'euros" de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour des études
La région Auvergne-Rhône-Alpes financera à hauteur de 13 millions d'euros des études sur le chantier controversé du tunnel Lyon-Turin, a annoncé son président Laurent Wauquiez dans Le Dauphiné Libéré jeudi 16 novembre au soir. Ces 13 millions d'euros représenteraient "à peu près un tiers de ce qui est attendu des collectivités locales" pour financer les études sur le tracé, a-t-il dit, appelant les villes écologistes de Lyon et Grenoble, opposées au chantier, à contribuer à leur tour. Ces études opérationnelles devraient aider à déterminer un budget et le trajet définitif pour les voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne. Leur montant total serait de "150 à 170 millions d'euros", selon Laurent Wauquiez.
Le gigantesque chantier de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin, débuté en 2002, permettrait de relier les deux villes en 1h47 au lieu de 3h47. Son tunnel de 57,5 km doit théoriquement être mis en service en 2032. Le montant des travaux, côté français seulement, est compris entre 10 et 15 milliards d'euros, qui devraient être financés à 50% par l'Union européenne. Trois milliards seraient pris en charge par l'État et le reste par les collectivités locales.
L'opérateur du projet, Telt, défend une nouvelle ligne ferroviaire qui "permettra de délester les routes alpines d'un million de poids lourds et de réduire chaque année les émissions de gaz à effet de serre d'environ un million de tonnes d'équivalent CO2". Les embouteillages et la pollution liée au trafic routier sont un problème quotidien dans la vallée, alors que le tunnel du mont Blanc est fermé pour deux mois.
Mais de nombreux élus écologistes, comme les maires de Lyon et Grenoble, ont proposé de moderniser plutôt la ligne historique qui serpente dans les Alpes, selon eux sous-exploitée et suffisante pour absorber le trafic de fret actuel. Les opposants au Lyon-Turin dénoncent un projet "pharaonique" et "néfaste" pour l'environnement, la biodiversité et les ressources en eau. A la mi-juin, des milliers de manifestants des Soulèvements de la Terre se sont rassemblés à Saint-Jean-de-Maurienne, côté français, pour protester, rejoignant la longue lutte du mouvement No-Tav côté italien.
Dans Le Dauphiné, Laurent Wauquiez argue, lui, que les habitants "sont favorables au Lyon-Turin à 78%" et défend le "progrès environnemental" que représentera cette nouvelle ligne ferroviaire.