Logement : "Ne touchez pas au marché de l’ancien !"

À l’inverse du neuf et du locatif, le marché immobilier ancien s’en est tiré à bon compte en 2024, selon les chiffres du réseau Century 21. Son président, Charles Marinakis, mise d’ailleurs sur l’atteinte de 850.000 ventes en 2025… à condition que le gouvernement ne prenne pas de mesure "rédhibitoire" à l’encontre de ce segment de marché.

"La crise du logement est indéniable. Celle de l’immobilier, beaucoup moins", a estimé Charles Marinakis, lundi 6 janvier dans les salons du Ritz à Paris. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le président de Century 21 France a fait état d’une très forte reprise du marché de l’ancien au dernier trimestre 2024, avec un contexte qui pourrait augurer d’une forte croissance des transactions en 2025. "Ce retournement de marché est principalement lié aux baisses successives des taux d’intérêt pour arriver autour de 3,2%, à une maîtrise de l’inflation qui redonne de l’oxygène au pouvoir d’achat des ménages et à des conditions d’octroi de prêt de nouveau assouplies par les banques. Ce dynamisme retrouvé est également porté par la baisse des prix qui s’est poursuivie en 2024 avec un recul de 3,8% pour les maisons et de 0,7% pour les appartements." 

850.000 ventes en 2025 

L’instabilité politique des derniers mois ne semble pas avoir perturbé le marché : de l’avis de Charles Marinakis, la dissolution survenue avant l’été aurait même eu pour effet d’accélérer les projets. "Le vrai ennemi, a expliqué le président de Century 21 France, ce sont les prix ! Quand les taux baissent, les prix ont tendance à remonter. Il faut absolument juguler ça, sans quoi nous nous retrouverons à nouveau dans une situation de blocage. Le marché de l’ancien a tendance à s’autoréguler, à condition que les politiques ne viennent pas tout bouleverser. Il faut donc espérer que le projet de loi de finances 2025 ne prévoit pas de mesure rédhibitoire, comme une augmentation des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) ou un impôt sur la plus-value concernant les résidences principales." 

Sur le plan économique, il conviendrait en outre de maintenir un taux d’inflation maîtrisé (entre 1,6% et 1,7% selon les prévisions), en vue d’éviter une nouvelle hausse brutale des taux d’intérêt. Si toutes ces conditions s’avéraient réunies, les transactions dans l’ancien en 2025 pourraient atteindre 850.000 ventes, selon Charles Marinakis.

Les régions reprennent des couleurs

En 2023, les données Century 21 révélaient que les régions métropolitaines avaient toutes connu une baisse de l’activité allant de -4,6% en Bourgogne-Franche-Comté à -21,7% en Normandie. En 2024, seules quatre d’entre elles ont affiché une baisse d’activité : -0,4% en Auvergne-Rhône-Alpes, -1% dans le Grand Est, -4,7% dans les Pays de la Loire et -12,2% en Bretagne. Les autres voient leur volume de vente augmenter avec une intensité variable de +0,4% dans les Hauts-de-France à +13,8% en Nouvelle-Aquitaine. 

Côté prix, le mètre carré a nettement reculé en Auvergne Rhône-Alpes et dans les Pays de la Loire (respectivement -6,9% et 5,7%). Dans le Grand-Est et en Bretagne, les prix tendent à se stabiliser avec un retrait de -2,1% et de -0,3%, tandis que la Bourgogne-Franche-Comté, la région Paca et la Normandie voient leurs prix augmenter (respectivement +4,3%, +2,6% et +2,5%). 

Quant à la région parisienne, qui semble avoir purgé ses excès post-covid, la chute du nombre de transactions observée depuis 2022 s’est enrayée avec une hausse de 1,7% pour les maisons et de 1,1% pour les appartements. Enfin, les prix se sont ajustés à la baisse dans tous les départements franciliens (-4,8% à Paris).