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Habitat - Logement : l'achat de résidences secondaires par des étrangers décroche à son tour

L'achat de résidences secondaires en France par des étrangers a longtemps été un sujet de polémique. Si personne ne conteste l'intérêt de ces opérations en termes économiques et de balance des paiements, ces achats ont pu aussi être accusés de rendre plus difficile - voir empêcher - l'accès au logement des jeunes du territoire, voire "coloniser" certains villages. On se souvient ainsi du retour des "envahisseurs" anglais en Normandie ou en Dordogne...

Des acquisitions en recul de 13% sur 2013

Ces craintes semblent aujourd'hui quelque peu décalées, si on en juge par la 6e édition - publiée le 28 août - de l'observatoire BNP Paribas International Buyers, filiale spécialisée de la banque chargée de financer les opérations d'acheteurs étrangers de logements. Les achats de résidences secondaires par des non résidents de nationalité étrangère ont en effet connu, l'an dernier, une chute de 13%, passant de 14.901 à 12.930 transactions. En 2012, ce marché avait déjà connu une légère contraction, qui semble donc nettement s'accélérer.
Le volume total des transactions affiche un recul identique de 13%, après déjà -5% en 2012. Ce montant passe ainsi de 5,23 milliards d'euros en 2012 à 4,67 milliards l'an dernier. Contrairement à 2012 - où il avait reculé de 4% - le montant moyen des transactions progresse en revanche très légèrement de 1%, pour atteindre 354.000 euros.
Cette tendance générale recouvre toutefois des évolutions très contrastées. Ainsi, l'Aquitaine enregistre une baisse du montant moyen des transactions de 5,6%, alors que celui-ci progresse au contraire de 4,8% en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour atteindre l'an dernier 565.294 euros. La palme reste toutefois à l'Ile-de-France, qui affiche un montant moyen d'acquisition de 584.091 euros et où le nombre d'acquisitions n'a reculé l'an dernier que de 0,6%.

Les Britanniques devant les Belges

En termes d'origine des acheteurs de résidences secondaires en France, les Britanniques représentent un quart des transactions (24,5%), soit une hausse de 5 points par rapport à 2011. Ils s'installent en priorité dans le Grand Ouest de la France, mais aussi en Normandie et en Bretagne. Les acheteurs d'outre-Manche bénéficient de la conjonction de plusieurs facteurs favorables : la nette reprise économique en Grande-Bretagne, la hausse consécutive du pouvoir d'achat et un taux de change livre/euro favorable. Le dynamisme de la clientèle britannique explique que le marché ne s'est pas davantage effondré l'an dernier.
Les seconds acheteurs étrangers de résidences secondaires en France sont les Belges, qui talonnent les Britanniques et ont même renforcé leur présence dans trois régions : le nord de la France, l'Auvergne et le Languedoc-Roussillon.
A noter : soucieuse de rechercher les causes de ce désintérêt pour la France, la 6e édition de l'observatoire BNP Paribas International Buyers propose également une analyse comparée de la fiscalité appliquée aux non-résidents propriétaires d’une résidence secondaire, portant sur la France et huit autres pays. Il en ressort que "contre toute attente, la France se situe dans la moyenne".