Locations saisonnières : les élus de la montagne défendent leur modèle économique
Éviter une réforme de la taxation des locations touristiques de courte durée "construite dans la précipitation", telle est la demande formulée par Pascale Boyer, présidente de l'Anem (Association nationale des élus de la montagne), Jean-Luc Boch, président de l'ANMSM (Association nationale des maires des stations de montagne) et Alex Maulin, président de Domaines skiables de France, dans une lettre ouverte au ministre de l'Économie datée du 20 juin.
Quelques jours après que la Première ministre, Élisabeth Borne, a dit souhaiter une remise à plat de la fiscalité, actuellement très avantageuse, des meublés touristiques dans le prochain projet de loi de finances (lire notre article du 12 juin), les élus de la montagne estiment "nécessaire de remettre les choses en perspective sur un sujet plus complexe qu'il n'y paraît".
Selon eux, si "les locations touristiques s'inscrivent […] dans une fiscalité particulière", c'est parce que la France a "fait le choix en son temps d'en appeler à l'épargne des Français pour développer en un temps record une offre structurée et qualitative". Investissements qui ont, en outre, permis la création d'"une activité forte sur des territoires qui ne bénéficiaient souvent pas d'activité artisanale ou industrielle alternative".
Les signataires reconnaissent qu'"il faut peut-être plafonner certains avantages", mais demandent surtout à "les soumettre à la sagacité des élus locaux, qui sont les mieux placés pour les adapter aux besoins de leur territoire". Ils pointent en effet que "certains territoires, principalement urbains, subissent une progression des locations touristiques", mais assurent que "la situation de Biarritz n'est pas celle de la Grande Motte, La Plagne n'est pas Les Angles et Annecy ne se confond pas avec Lyon".
"Demain si nous changeons de cap, dans la très grande majorité des cas, cela ne rendra pas ces appartements disponibles pour la location aux résidents", avertissent-ils. Ils concluent en attirant l'attention de Bruno Le Maire "sur les effets désastreux que des décisions fiscales hâtives pourraient avoir sur certaines régions touristiques, et en particulier sur les stations de montagne".