Crise - L'installation dans l'Oise du commissaire à la réindustrialisation ne fait pas l'unanimité
Luc Chatel a installé ce 2 avril le nouveau commissaire à la réindustrialisation de l'Oise. C'était une promesse de Nicolas Sarkozy : le président de la République avait annoncé le 24 mars la mise en place de "commissaires à la réindustrialisation" dans les bassins d'emploi affectés par la crise. Objectif : rassembler tous les moyens de l'Etat au service de la réindustrialisation de ces bassins. "Nous allons leur donner les pleins pouvoirs pour mobiliser tous les acteurs et pour agir", avait ainsi déclaré le chef de l'Etat.
La nomination de Claude Trink, ingénieur général des mines et ancien PDG de la Sofirem (Société financière pour favoriser l'industrialisation des régions minières et régions en mutation), avait été annoncée le 25 mars, alors que des salariés de l'usine Continental-Clairoix, qui devrait fermer d'ici un an, défilaient dans les rues de Paris. Chargé de coordonner les moyens de l'Etat dans le département en matière de restructurations industrielles, le nouveau commissaire à la réindustrialisation disposera d'un budget de 100 millions d'euros, voté par le Sénat dans le collectif budgétaire 2009. "Ma première tâche sera de rencontrer les acteurs importants de ce tissu local", a-t-il précisé lors d'un point presse. Il compte rencontrer prochainement le préfet de région pour un "démarrage rapide" de sa mission.
Mais sa nomination ne fait pas l'unanimité sur place. "A l'heure où, face à la mobilisation massive des salariés, l'espoir de conserver l'activité sur le site français reste d'actualité, cette nomination ne répond en rien aux préoccupations des femmes et des hommes dont l'emploi est aujourd'hui menacé", explique le conseil général de l'Oise dans un communiqué. Une demande de suspension de la procédure de fermeture du site de Clairoix est en effet en cours. Le tribunal des référés de Sarreguemines doit statuer sur la question le 21 avril. Le conseil général regrette que "quelqu'un de l'Etat débarque" ainsi, alors que le maintien de l'activité de l'usine est peut-être encore possible. Dix commissaires de ce type devraient être nommés, dont un en Poitou-Charentes pour s'occuper notamment de l'entreprise Heuliez menacée de cessation de paiements.
Emilie Zapalski