Pôle emploi - Aides aux chômeurs : ce qui va changer en 2009
Une instruction de Pôle emploi du 8 janvier 2009 dresse le nouveau panorama des aides à l'emploi. Il en existe trois familles : les aides à la mobilité pour lever les freins à la recherche active d'un emploi ou à la reprise d'emploi, les aides à l'embauche et les aides au développement des compétences. Chaque branche fait l'objet d'un tableau détaillé.
Concernant les aides à la mobilité, thème cher à Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat à l'Emploi, l'instruction précise qu'en 2009, "des services spécifiques complémentaires pourront être mobilisés, tels que la location de voitures d'insertion ou le financement de permis de conduire en auto-école sociale".
Certaines aides antérieures sont maintenues, au moins provisoirement. C'est le cas des aides sur l'indemnisation des personnes auparavant financées par l'Unedic (aides différentielles de reclassement, aides à la création d'entreprise). Elles seront maintenues au moins jusqu'au 15 février, date d'entrée en vigueur de la nouvelle convention d'assurance chômage qui décidera de leur reconduction ou non. Rien de nouveau pour les contrats aidés qui seront fortement mis à contribution : ils continueront d'être gérés par le Cnasea (Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles). En revanche l'aide dégressive à l'employeur (ADE), l'aide à la reprise d'activité des femmes (Araf), l'aide à la mobilité ANPE et l'aide préparatoire au recrutement (APR) sont supprimées à compter du 1er janvier 2009.
L'instruction appelle également Pôle emploi agir en complémentarité avec les autres financeurs au niveau régional, en particulier pour ce qui concerne l'offre de formation. "L'aide de Pôle emploi ne doit en aucun cas se substituer aux financements de l'Etat, des conseils régionaux, généraux ou toute autre collectivité publique, ou des organismes paritaires (OPCA au titre du CIF ou du CIF-CDD, etc.)", précise le texte. L'aide doit ainsi répondre à des besoins non couverts et permettre "une plus grande réactivité face à des besoins de formation qui pourrait apparaître au niveau local et régional", afin de "rendre le demandeur d'emploi immédiatement opérationnel". L'instruction appelle par ailleurs les responsables locaux de Pôle emploi à attirer l'attention des régions sur les besoins de recrutement à venir dans le secteur paramédical et social qui relèvent de leur compétence, "secteur pour lesquels Pôle emploi n'a pas vocation à financer des actions".
Pôle emploi devra enfin gérer deux dispositifs contenus dans le plan de relance et qui ne figurent odnc pas dans ce panorama : l'extension des contrats de transition professionnelle à 25 bassins d'emploi sinistrés et la toute nouvelle aide à l'embauche dans les TPE. Reste à savoir s'il aura la capacité de traiter tous les dossiers alors que la recrue du chômage s'annonce durable et que les retards de traitement s'accumulent.
Michel Tendil
Plus d'accompagnement renforcé confié au privé
En 2009, environ 50.000 demandeurs d'emploi devraient être accompagnés par une structure privée de reclassement. C'est davantage que les années passées (80.000 entre 2007 et 2008). Et le rythme devrait se poursuivre en 2010. C'est ce qu'a indiqué le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy, devant l'Ajis (l'Association des journalistes de l'information sociale), lundi 2 février. Une délibération du conseil d'administration de Pôle emploi du 22 janvier va dans ce sens. Elle approuve les "conditions de recours à des prestataires spécialisés pour la mise en oeuvre de prestations d'accompagnement renforcé auprès des demandeurs d'emploi présentant des difficultés particulières d'insertion professionnelle". L'appel d'offres devrait être lancé "à partir de mi-février", alors que le recours aux cabinets privés reste controversé. Les résultats provisoires d'une étude l'Ecole d'économie de Paris montraient l'an dernier que l'accompagnement de l'ANPE permettait d'augmenter de 16,9 points les résultats d'un suivi classique. Mieux que ce que font les opérateurs privés, dont les résultats sont de 5,7 points supérieurs au suivi classique. Les rapport final de l'Ecole d'économie de Paris devraient être prochainement connus. Il apportera des éléments complémentaires en termes de coût/bénéfice.
M.T.
Référence : instruction de Pôle emploi 2008-43 du 8 janvier 2009, BOPE n°2 du 15 janvier 2009.