Transports - LGV Poitiers-Limoges : la Fnaut va déposer un recours devant le Conseil d'Etat
Alors que le gouvernement a déclaré "d'utilité publique et urgents les travaux nécessaires à la réalisation de la ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, dans un décret paru au Journal officiel le 11 janvier, qui prévoit que les "expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans à compter" de cette date, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a annoncé ce 12 janvier qu'elle allait déposer un recours auprès du Conseil d'Etat. Cette ligne avait déjà été pointée du doigt par la Cour des Comptes dans un rapport publié en octobre dernier, qui jugeait le réseau ferroviaire français à grande vitesse "peu cohérent" et trop coûteux. "Sur certaines liaisons, les principales conditions de pertinence d'une ligne à grande vitesse (LGV) ne sont pas remplies" et le modèle est "à bout de souffle", son "coût devenu non soutenable", avaient alors écrit les Sages de la rue Cambon. La Fnaut rappelle que le projet de LGV Poitiers-Limoges avait été non seulement critiqué par la Cour des Comptes mais aussi par la commission Mobilité 21 et le Conseil d'Etat. Tout en se disant favorable à "une extension raisonnable du réseau des LGV", la fédération assure "avoir désapprouvé de longue date" ce projet "dont l'impact environnemental élevé ne serait pas compensé en termes de rentabilité pour le système ferroviaire ou d'utilité collective". Selon elle, "le barreau Poitiers-Limoges ne concernerait qu'un bassin de population restreint et ne permettrait de transférer que de faibles trafics routiers et aériens sur le rail" et sa mise en service "ne désengorgerait aucune linge classique parallèle et surchargerait au contraire la LGV Atlantique entre Paris et Poitiers". Elle y voit aussi "un projet dangereux pour l'aménagement du territoire" dans la mesure où il "assécherait et fragiliserait la ligne classique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (Polt)". Selon la Fnaut, "une alternative plus pertinente existe", en poursuivant la modernisation de la ligne Polt "puis, ultérieurement, par un branchement sur la future LGV Paris-Lyon passant par la région Centre".