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Education prioritaire - L'évaluation est un enjeu majeur

Alors que le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, et que la secrétaire d'Etat en charge de la politique de la ville, Fadela Amara, poursuivent leurs déplacements pour la mise en place des dispositions du plan Espoir Banlieues avec, le 14 octobre, le suivi d'une opération de "busing" entre l'école Jacques Tati et l'école Paul Bert de Courcouronnes (91), le Sénat vient de publier un rapport intitulé "L'éducation prioritaire dans les académies de Versailles et de Créteil". S'appuyant sur ce prisme local qui concerne les académies les plus importantes du territoire et 25,3% des élèves situés en zones d'éducation prioritaire, le sénateur Gérard Longuet met en avant un empilement des dispositifs et une faible lisibilité de l'action éducative conduite dans certaines zones. Le rapporteur condamne un enchevêtrement des compétences et s'interroge sur les relations entre le préfet et le recteur dans le cadre de la mise en oeuvre du plan Espoir Banlieues annoncé le 20 juin 2008. Le sénateur estime que "le ministère de l'Education nationale devrait conserver un certain leadership compte tenu de son expérience et du maillage territorial dont il dispose via les établissements scolaires".

 

Surcoût de l'éducation prioritaire ?

"Au niveau national, "l'effort budgétaire supplémentaire serait d'environ un milliard par an actuellement, soit 1,7% des crédits de la mission "Enseignement scolaire" ou 4,7% des crédits de la mission "Recherche et Enseignement supérieur". Selon le rapport sénatorial, "même si l'évaluation a été affichée très tôt comme une priorité, elle n'a jamais débouché sur des résultats concrets". Le rapporteur a constaté, durant les visites d'établissements que le classement d'une école dans le réseau ambition réussite s'est accompagné de moyens supplémentaires : professeurs d'appui, assistants pédagogiques et coordonnateurs permettant notamment un meilleur accompagnement des équipes pédagogiques.  Les enseignants interrogés ont notamment souligné que leur formation (IUFM) ne leur permettait pas de répondre aux besoins spécifiques de l'éducation prioritaire. Si, selon Gérard Longuet,  les principales mesures prises dans le cadre des réseaux ambition réussite à partir de 2006 sont pertinentes, la stabilisation des équipes et l'implication du chef d'établissement demeurent les indispensables. Enfin,  Gérard Longuet a insisté sur l'importance du dialogue avec les élus locaux.

Clémence Villedieu