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Enseignement primaire - Busing : expérimentation à petite échelle dans huit communes

Seules huit villes, au lieu des cinquante annoncées, expérimenteront à partir de mardi le "busing", transport par bus et  scolarisation d'élèves de quartiers défavorisés dans d'autres quartiers, a indiqué le 1er septembre le secrétariat d'Etat à la Politique de la ville. En juin dernier, Fadela Amara avait indiqué, lors d'un déplacement dans le Rhône, à Oullins, qu'une cinquantaine d'expérimentations allaient être menées dès la rentrée, à l'initiative des villes volontaires. Les inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'Education nationale et les préfets avaient jusqu'au 2 juin pour repérer les écoles et les communes susceptibles d'être éligibles au dispositif. Au secrétariat d'Etat à la Politique de la ville, on assure que ce démarrage en demi-teinte "n'est pas une surprise". "Les villes ont manqué de temps mais beaucoup surtout attendent de voir", a expliqué une conseillère de Fadela Amara. "On a lancé la balle aux maires, qui l'ont saisie ou pas et ont dû tenir compte du contexte local", a-t-elle ajouté. Les huit communes volontaires sont donc Asnières (Hauts-de-Seine), Dugny (Seine-Saint-Denis), Courcouronnes (Essonne), Tours (Indre-et-Loire), Remiremont (Vosges), Rillieux-la-Pape (Rhône), ainsi que Oullins (Rhône) et Bergerac (Dordogne). Ces deux dernières villes pratiquent déjà depuis plusieurs années (depuis 2003 à Oullins) ce système de ramassage scolaire et de transfert d'élèves. Selon les chiffres prévisionnels fournis par les villes aux services de Fadela Amara, environ cent cinquante élèves, de primaire (en général de cours moyen) sont concernés par le busing (60 élèves en bénéficieront à Oullins, 16 à Dugny...). Le dispositif sera développé sur trois ans. Le surcoût pour les municipalités et les familles, lié aux transports et restauration, est pris en charge par l'Etat, via les fonds de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances.
A titre d'exemple, du côté des villes qui refusent la mise en place du dispositif,  Marion Lepresle, adjointe en charge de l'éducation à la ville d'Amiens (interrogée par l'AEF - agence spécialisée en éducation), expose ses arguments. "Menée aux Etats-Unis dans les années 1970, l'expérience du 'busing' a été abandonnée vingt ans plus tard, pour la bonne raison que ça ne marche pas. Les effets négatifs sont nombreux. Les parents ne peuvent plus rencontrer les enseignants car ils sont à l'autre bout de la ville. Les enfants passent beaucoup de temps dans le bus [...] les activités sportives et culturelles deviennent impossibles après l'école. En réalité, le 'busing' profite surtout aux compagnies de transport!"

 

Catherine Ficat avec AFP

 

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