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Coopération transfrontalière - L'Euro-Institut, la MOT et l'Arfe scellent leur alliance

Une alliance stratégique a été signée le 18 mars 2010 entre trois organismes spécialisés dans la coopération transfrontalière : la Mission opérationnelle transfrontalière (MOT), l'Euro-Institut, organisme franco-allemand créé en 1993 pour accompagner les acteurs dans les démarches transfrontalières, et l'Association des régions frontalières d'Europe (Arfe), créée en 1958, qui regroupe plus d'une centaine de gouvernements régionaux en zone frontière, d'eurorégions et d'autres instances transfrontalières. Objectif de ces conventions de coopération signées entre les trois acteurs : mettre dans un pot commun les capacités de chacun pour offrir aux acteurs de la coopération transfrontalière un soutien concerté efficace. "Les profils et capacités des trois organisations sont complémentaires ; c'est plus intelligent de se connaître, de se rencontrer régulièrement, de faire des projets communs et de systématiser notre coopération", explique ainsi Hans-Günther Clev, directeur de la MOT, en s'appuyant sur des exemples concrets. Chacune des trois organisations a ainsi sa part de travail dans le montage du projet d'hôpital transfrontalier de Cerdagne : l'Arfe peut faire du lobbying à Bruxelles pour obtenir des crédits et mettre les acteurs en réseau, la MOT est spécialiste de la gestion des projets, du montage financier à l'organisation juridique, en passant par les procédures administratives, et l'Euro-Institut a vocation à former les médecins, et autres personnel de l'hôpital à travailler ensemble dans un système mixte. "Il ne s'agit pas d'une nouvelle organisation, mais d'un plus en termes d'efficacité", détaille le directeur de la MOT. Une façon de travailler ensemble, pour aller plus vite, et pour mieux contourner les obstacles, car si dans le cas de projets nouveaux, les choses se font assez facilement, en matière de coopération transfrontalière, il n'en est pas de même pour la mutualisation de structures existantes. "Souvent, cela signifie pour chaque acteur de la mutualisation renoncer à quelque chose et c'est donc plus difficile ; interviennent alors des enjeux de coopération et de concurrence, détaille Hans-Günther Clev. Il faut faire évoluer les mentalités sur ces points." Les Etats commencent à bouger sur le sujet et s'intéressent davantage à la question de la coopération transfrontalière, à l'image de la France qui a organisé le 9 février dernier une conférence sur le sujet au Quai d'Orsay. Une meilleure implication importante puisque persistent de nombreux points à régler dans ce domaine. "Dès que nous proposons des projets, nous soulevons des questions liées aux droits des personnes, à la fiscalité, à la sécurité sociale… Des points qui sont réglés au niveau national mais pour lesquels il y a souvent un décalage entre les différents systèmes nationaux, même en Europe", explique le directeur de la MOT. Plusieurs domaines de travail ont été identifiés pour les trois acteurs : l'échange d'informations, la professionnalisation des acteurs du transfrontalier, la rédaction d'études, et un travail commun sur des projets de publications.

 

Emilie Zapalski