L’été 2023 au quatrième rang des étés les plus chauds enregistrés en France

Avec une température moyenne nationale supérieure d'1,4°C aux normales de saison, l'été 2023 se classe au quatrième rang des étés les chauds depuis 1900, derrière 2003 et 2022 et quasiment ex-aequo avec 2018.

Alors qu'une nouvelle vague de chaleur tardive s'est abattue ce 4 septembre sur une large partie de la France et devrait persister toute la semaine selon Météo France, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé que l'été 2023 est d'ores et déjà enregistré par les services de l'État comme le quatrième été le plus chaud depuis 1900 avec une température moyenne nationale de 21,8°C, supérieure d'1,4°C aux normales de saison de la période 1991-2020. Les normales saisonnières ont été dépassées chaque mois - de 2,6°C en juin, de 0,8°C en juillet et de 0,9°C en août, selon les chiffres de Météo France. En Bourgogne-Franche-Comté, Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi qu’en Occitanie, la température a dépassé la normale de 1,5 à 1,8°C, voire de 2°C localement. En Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et en région Paca, cet été 2023 est le troisième été le plus chaud enregistré derrière 2003 et 2022.

À l'échelle nationale, il se classe derrière les étés 2003 (+2,7°C) et 2022 (+2,3°C), et quasiment au même niveau que l’été 2018 (+1,5°C). Il a été marqué par des conditions souvent maussades sur le nord-ouest de la France en juillet et en août, très orageuses du sud-ouest au centre-est et "extrêmement chaudes" sur les régions méditerranéennes qui ont subi trois vagues de chaleur, relève Météo France.

Deux grandes périodes de chaleur

Deux périodes de chaleur ont touché le pays : après une séquence chaude quasi généralisée du 8 au 11 juillet et tout particulièrement marquée sur le sud-est et la Corse, une vague de chaleur tardive a concerné une grande partie du pays du 17 au 24 août. Cette dernière a duré 14 jours en Provence-Alpes-Côte d’Azur (du 12 au 25 août) et jusqu’à 15 jours (du 11 au 25 août) en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie. Dans ces régions, la vague de chaleur d’août 2023 a été comparable en durée à la canicule d’août 2003 (du 2 au 16 août 2003). "En termes de sévérité (intensité cumulée sur la durée de l’épisode), elle a été plus sévère que la canicule de juillet 2022 (31 juillet au 13 août 2022) et se classe au deuxième rang, derrière la canicule historique d’août 2003", note Météo France. Un nombre très important de records absolus, tous mois confondus, ont été battus, indique l'organisme. 

Dans les 19 départements qui avaient été placés en vigilance rouge canicule, 23% des stations ont battu un record de température minimale, comme Albi avec 25,2°C, Aubenas avec 24,4°C, Bordeaux avec 26,2°C ou Toulouse-Blagnac avec 27,4°C et 49% des stations ont battu un record absolu de température maximale, comme Carcassonne avec 43,2°C, Lyon-Bron avec 41,4°C, Toulouse-Blagnac avec 42,4°C, Orange avec 42,7°C et le Mont-Aigoual, dans le Gard, situé à 1.567m d'altitude, avec 30,4°C. "D’autre part, de nombreux postes ont mesuré des températures dépassant le seuil des 40°C, poursuit Météo France. 14% de la superficie du territoire a été concernée par des températures supérieures à 40°C (moyenne 1991–2020 : 3%), quasi-autant qu’en 2022 (19%) mais moins qu’en 2003 (33%)".

Juin exceptionnellement chaud sur la moitié nord

Le mois de juin a, lui, été exceptionnellement chaud et ensoleillé sur la moitié nord, avec des températures supérieures de 2 à 3°C par rapport aux normales de saison. Il s'agit du mois de juin le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures, en 1947, sur les régions Pays de la Loire, Normandie, Île-de-France, Hauts-de-France et sur la Bretagne. Ces températures élevées se sont accompagnées d’un temps sec et d’un ensoleillement remarquablement élevé avec plus de 300 heures sur la totalité du mois soit 50% de plus que la normale.

Au cœur de l’été, du 30 juillet au 8 août 2023, la France a en revanche connu une parenthèse de fraîcheur relative. Les conditions météorologiques jour après jour ont été marquées par de fréquents passages pluvieux et des températures le plus souvent basses pour un mois d’août. Sur un large quart nord-ouest de la France, ces conditions ont même été qualifiées d’automnales, par contraste avec le mois de juin.

Les orages ont par ailleurs été "particulièrement violents". Après "le deuxième mois de juin le plus foudroyé à l'échelle de la France sur le période 1997-2023 (201.403 impacts), la vigilance rouge a été déclenchée le 11 juillet sur cinq départements du nord-est (Haute-Saône, Doubs, Jura, Territoire de Belfort et Haut-Rhin), ce qui est "inédit". Les orages ont été accompagnés de fortes rafales de vent, de grosses chutes de grêle (le 12 juillet dans la Drôme et en Ardèche) ou de pluies diluviennes comme le 25 août en Haute-Loire (plus de 100 mm en une heure).

Précipitations : un été contrasté selon les régions

Sur l’ensemble de l’été, la pluviométrie a été généralement supérieure à la normale sur la moitié nord, sur un petit quart sud-est et sur la Corse. De la Bretagne au Pays de la Loire et Centre-Val de Loire, elle est plus proche de la normale ainsi qu’en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, sauf dans l’Hérault où le déficit est compris entre 30 et 40%. L’excédent est supérieur à 10% dans les Hauts-de-France et la région Grand Est, atteignant 20% en Île-de-France et 30% en Normandie. En revanche, de la Bourgogne-Franche-Comté à l’Auvergne, elle est déficitaire de 10%, jusqu’à 20% dans l’Ain et en Haute-Savoie. En région Paca et en Corse, malgré un mois de juillet très sec, la pluviométrie est en moyenne sur l’été supérieure à la normale avec un excédent de 30 à 40% sur l'île de Beauté ainsi que dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse.

La sécheresse des sols est actuellement "conforme aux normales" de saison et en moyenne, à l'échelle de la France, les sols sont restés plus humides qu'ils ne l'étaient lors de l'été 2022. Ils restent néanmoins légèrement plus secs sur le centre du pays. 

Un retour d'expérience sur la gestion des épisodes de chaleur et les dispositifs mis en place par l'État sera réalisé avec l'ensemble des ministères concernés. Ils aboutiront "au début du mois d'octobre", selon le ministère de la Transition écologique.