Plan de gestion des vagues de chaleur : une instruction définit les premières actions à mettre en oeuvre localement
Faisant suite au plan national de gestion des vagues de chaleur dévoilé début juin, une instruction vient préciser les mesures à mettre en œuvre dès à présent, et "au plus près des territoires". Les maires doivent notamment prêter main-forte aux préfets pour recenser îlots de fraîcheur et fontaines publiques ou cibler les événements culturels et sportifs, afin d’adapter leur organisation en cas de canicule.
Alors que l’Organisation météorologique mondiale annonce le début de l’épisode El Niño, ouvrant la voie à une hausse probable des températures, des records ont déjà été battus pour le mois de juin sous l’effet du réchauffement climatique. Depuis 2000, ces canicules ont été en France cinq fois plus fréquentes qu'avant 1989 et elles seront deux fois plus nombreuses d'ici 30 ans. Et l’été 2023 n’est pas parti pour déroger à la tendance. Ce mardi 11 juillet, de très fortes chaleurs étaient ainsi attendues dans la vallée du Rhône et de la Provence jusqu'en Alsace, avec des pointes à 39-40 °C possibles en Rhône-Alpes, souligne un communiqué du ministère de la Transition écologique.
Christophe Béchu, qui appelle par conséquent les habitants "à la vigilance", a rappelé les mesures du plan "vagues de chaleur" dévoilé début juin. "Anticiper et réduire au maximum l’impact de ces épisodes de chaleur" qui devraient s’intensifier et se multiplier sont les maîtres-mots du plan gouvernemental pour y faire face, dans tous les domaines d’activité, en complément des dispositions spécifiques de gestion sanitaire du plan Orsec départemental. Le ministère vient également tout juste d’adresser aux préfets une instruction leur précisant les mesures à mettre en oeuvre "au plus près des territoires" sur ce volet non sanitaire (impacts sur la vie sociale, culturelle et sportive, l’économie…). Ce nouveau plan national, qui a pour "objectifs de se préparer de façon systématique en amont de la période estivale puis d’anticiper l’arrivée prévue d’une vague de chaleur", comporte en effets des actions à décliner à l’échelle locale. Les maires y sont donc sollicités à plus d’un titre.
Un travail de recensement des équipements
Il est en particulier demandé aux préfets d’inviter, et ce "dès à présent", les maires à "mettre à jour la liste des îlots de fraîcheur et des fontaines publiques de leur commune" via leur site internet ou du moins de communiquer cette liste pour une mise à disposition de la préfecture.
Les maires devront également prêter main-forte pour recenser les événements sportifs et culturels, particulièrement nombreux l’été, de façon à mener des actions de sensibilisation aux risques liés aux fortes chaleurs auprès des organisateurs, et de leur rappeler les consignes et procédures à suivre. Lorsqu’une vague de chaleur est annoncée, ils devront "adapter leur organisation et mettre en place les mesures qui auront été discutées en amont". Les préfets pourront décider d’un report ou d’une annulation en cas de "risque avéré élevé".
Des consignes et bonnes pratiques sont par ailleurs rappelées aux maires pour "contrôler le bon fonctionnement des équipements permettant d’assurer le confort d’été (ouvertures des fenêtres, présence/fonctionnement des stores, VMC, présence d’une pièce rafraîchie…) des écoles et crèches, sous la responsabilité du chef d’établissement ou du directeur d’établissement en lien avec le propriétaire des bâtiments".
Prévention dans les transports
À cela s’ajoute la préparation des acteurs du secteur du transport. Les préfets ont pour tâche de "sensibiliser les autorités organisatrices de la mobilité aux enjeux liés aux vagues de chaleur dans les transports". Et doivent entre autres veiller "à l’actualisation ou à la conclusion des conventions SNCF Réseau/État/associations de la protection civile relatives à l’assistance aux voyageurs en cas de situation exceptionnelle". SNCF Réseau doit transmettre un plan canicule chaque année, rappelle l’instruction. D’autres actions ont vocation à être mises en oeuvre lorsqu’un épisode de chaleur est en cours. C’est d’ailleurs le cas concernant ledit plan canicule de SNCF Réseau qui bascule alors en mode activé. Les préfets devront en outre s’assurer "de la bonne diffusion des messages de prévention dans les gares".
Sur le réseau routier national, les gestionnaires (directions interdépartementales des routes et sociétés concessionnaires d’autoroutes) devront eux aussi diffuser des messages de prévention sur les panneaux à messages variables, à la radio, via Bison futé ainsi que sur les aires d’autoroute. L’organisation par Voies navigables de France (VNF) d’une réunion des commissions locales d’usagers et des gestionnaires de ports fluviaux, si besoin en urgence, permettra de faire le point sur les conditions de navigation.
Enfin, l’instruction aborde brièvement le sujet de la réglementation de certaines activités selon le niveau de risque incendie par le maire et le préfet. Ces mesures peuvent en particulier avoir pour objectif de restreindre les accès aux espaces naturels sensibles des personnes et des véhicules, les activités professionnelles et de loisirs pouvant générer accidentellement des départs de feu, voire compléter, au besoin, les réglementations communales permanentes relatives aux brûlages domestiques.